Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 04/05/1989
M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur l'apprentissage de la lecture. En effet, le rapport Migeon dresse un constat accablant : 20 p. 100 des enfants arrivant en classe de sixième ne savent pas lire et 25 p. 100 sont incapables de comprendre un texte simple. C'est ainsi qu'en sixième sept élèves sur dix font entre six et vingt-neuf fautes dans une dictée de huit lignes ; un sur cinq ne sait pas lire, plus de la moitié ne savent pas vraiment interpréter le sens d'un texte... Face à ce constat, il lui demande quelles sont les intentions du Gouvernement en ce domaine.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/08/1989
Réponse. - Le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports a effectivement chargé le recteur Migeon d'une mission spécifique sur la lecture. Ce dernier a établi son rapport à partir des conclusions d'une étude effectuée en juin 1987, auprès d'un échantillon représentatif de classes de C.M. 2, dans la perspective d'apprécier, en lecture et en mathématiques, les compétences des élèves et d'identifier les types de difficultés qu'ils pourraient rencontrer au collège. Ce rapport a été rendu public le 23 mars 1989 ; certaines des propositions qu'il présente devraient être mises en oeuvre dès la prochaine rentrée scolaire : une évaluation des acquis des élèves en début de C.M. 2 et de sixième, en français et en mathématiques ; l'élaboration de modules de formation continue destinés aux enseignants qui se trouvent confrontés aux difficultés de lecture de leurs élèves ; la mise en place de " missions lecture " permettant à des enseignants particulièrement qualifiés d'apporter une aide à leurs collègues ; la généralisation des circonscriptions mixtes d'inspection dans le premier degré afin de renforcer la continuité des démarches et des apprentissages pour les élèves de cinq à huit ans ; une large diffusion de ce rapport sera assurée auprès des personnes concernées afin qu'elles puissent apporter leur contribution dans la perspective d'un colloque national. Dans l'enseignement primaire, de nombreuses mesures ont déjà été prises ces dernières années : l'amélioration de la formation des instituteurs, le développement du taux de préscolariration des enfants de deux à trois ans dans les zones de l'éducation prioritaires, l'importance accordée aux apprentissages de base dans les programmes et instructions pour l'école élémentaire. En outre, des structures d'accueil répondant plus particulièrement aux difficultés de certains enfants ont été mises en place : les classes d'adaptation, qui regroupent à temps complet ou partiel les enfants non francophones. Les enfants étrangers dispersés, dont le nombre ne permet pas de constituer de telles classes, reçoivent cette initiation par un instituteur en très petits groupes en complément des heures de classe. Durant l'année scolaire 1985-1986, déjà plus de 20 p. 100 des enfants qui relevaient d'un enseignement spécial, soit 18 980 élèves, ont pu être intégrés dans les classes ordinaires. Une politique globale de lutte contre l'échec scolaire a été définie, dès mai 1988, par le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et mise en oeuvre à la rentrée scolaire. Ainsi, les actions conduites dans les zones d'éducation prioritaires où se manifestent des difficultés scolaires importantes, seront renforcées. Des moyens en heures supplémentaires ont été dégagés. Par ailleurs, un fonds d'aide à l'innovation a été créé pour faciliter le développement et le renouvellement des diverses initiatives émanant des écoles et des établissements scolaires.
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