Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 13/04/1989
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur l'avenir de l'enseignement de la géographie. En effet, des projets actuellement en cours d'examen viseraient à restructurer la formation en géographie. D'après ceux-ci, la géographie n'apparaît plus en tant que telle comme matière d'enseignement, mais serait éclatée en morceaux regroupés chacun au sein de vastes ensembles plus ou moins artificiellement et arbitrairement définis (sciences sociales et historiques, sciences de la terre et de l'univers...), en ignorant ou faisant disparaître plusieurs des spécificités positives de la formation géographique : la prise en compte des intéractions entre les contraintes du milieu naturel, la présence et l'activité des hommes, les héritages du passé, les faits politiques, socio culturels, économiques... pour la compréhension du monde actuel, pour l'action, pour l'enseignement...A l'évidence, si elles se concrétisaient, les mesures projetées constitueraient une régression considérable pour la formation générale des Français et seraient néfaste pour l'avenir même de la formation supérieure et la recherche en géographie. En conséquence, il lui demande de lui indiquer les intentions du Gouvernement quant à l'enseignement de la géographie.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 05/10/1989
Réponse. - Une vaste réflexion a été engagée par le ministre d'état, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, sur les contenus de programmes pour tenter de déterminer à chaque niveau et pour chaque discipline les connaissances exigibles des élèves en évitant toute surcharge inutile dans ce domaine et en insistant sur l'acquisition de méthodes de travail et de raisonnement. Dans ce but, un certain nombre de commissions de réflexion ont été mises en place, notamment en histoire-géographie et en sciences de la terre et de l'univers, présidées respectivement par M. Philippe Joutard, professeur à l'université d'Aix-Marseille, et M. René Blanchet, professeur à l'université de Brest. Ces commissions sont composées d'universitaires, d'enseignants et d'inspecteurs généraux qui y participent à titre personnel et non en tant que représentants d'une quelconque institution. Elles disposent d'une entière liberté et les pistes de réflexion qu'elles peuvent être amenées à suivre ne présentent aucun caractère officiel et ne préjugent pas des orientations qui seront arrêtées ultérieurement par le ministre. En tout état de cause, il va de soi que l'enseignement de la géographie n'est aucunement menacé de disparition. Parallèlement à l'effort de recherche des commissions seront organisés des colloques régionaux qui discuteront des contenus des enseignements. Y participeront tous les partenaires du système éducatif : professeurs, instituteurs, étudiants, élèves, parents d'élèves, milieux socioprofessionnels. Les synthèses de ces colloques seront versées au conseil national des programmes dont la création est prévue par la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989. Ce conseil est chargé de donner des avis et de faire des propositions sur la conception générale des enseignements, les grands objectifs à atteindre, l'adéquation des programmes à ces objectifs et leur adaptation au développement des connaissances. A partir des avis formulés par cette instance, un processus de décision pourra être mis en place progressivement et en respectant les concertations habituelles.
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