Question de M. GÉRARD Alain (Finistère - RPR) publiée le 30/03/1989
M. Alain Gérard, s'étonne auprès de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale de ne pas avoir obtenu de réponse à sa question écrite n° 1972 publiée au Journal officiel, Débats parlementaires, Sénat du 22 octobre 1988. Il se permet de lui en renouveler les termes et attire à nouveau son attention sur le taux excessif de nitrates dans les eaux de consommation distribuées dans le Finistère et sur la prévalence plus forte des cancers de l'estomac dans ce département. Il lui demande si une ou plusieurs enquêtes épidémiologiques ont été menées, permettant d'apprécier une relation éventuelle de cause à effet entre la consommation d'eaux riches en nitrates et l'apparition de cancers de l'appareil digestif et, le cas échéant, de bien vouloir lui en communiquer les conclusions.
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Réponse du ministère : Solidarité publiée le 07/12/1989
Réponse. - Si en différentes zones du Finistère la teneur en nitrates des eaux naturelles continue à se dégrader ou se stabilise à des niveaux élevés, les travaux effectués sur les systèmes de distribution d'eau (mélanges d'eaux, installation d'usines de dénitratation) apportent des améliorations à la qualité de l'eau distribuée à la population et réduisent de façon notable la part de la population recevant des eaux dont la teneur en nitrates est comprise entre 50 et 100 milligrammes par litre. Concernant les effets des nitrates sur la santé, il faut tenir compte non seulement des apports hydriques mais également de ceux en provenance de l'alimentation qui peuvent représenter une part importante. Les nitrates peuvent ainsi être à l'origine de méthémoglobinémie, principalement chez les nourrissons. Dans le Finistère, aucun cas de méthémoglobinémie du nourrisson, d'origine hydrique, n'a été signalé, l'utilisation d'eau embouteillée pour la préparation des biberons étant largement répandue. Au vu d'études particulières réalisées sur l'animal, le rôle causal des nitrates dans l'apparition de cancers, par l'intermédiaire de leurs dérivés nitrosés, ne peut être formellement écarté ; mais différentes études épidémiologiques, menées notamment dans le nord de la France, montrent qu'aux concentrations auxquelles les nitrates sont rencontrés actuellement dans l'eau, et compte tenu des mesures prises, il n'apparaît pas qu'il y ait de risque de cancer lié à la consommation des eaux.
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