Question de M. BONDUEL Stéphane (Charente-Maritime - G.D.) publiée le 23/03/1989
M. Stéphane Bonduel attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, du logement, des transports et de la mer sur la dégradation de la situation ferroviaire du lotissement entre la Bretagne et le Sud-Ouest : 1° par le transfert de circulation des marchandises vers le Sud-Ouest par Saint-Pierre-des-Corps au lieu du parcours naturel Nantes-La Roche-sur-Yon-La Rochelle-Saintes-Bordeaux ; 2° par la dégradation du service des voyageurs sur cette ligne Nantes-La Rochelle-Rochefort-Saintes-Bordeaux : temps de parcours allongé de dix à vingt minutes ; il faut entre quatre heures et quatre heures vingt minutes pour parcourir les 376 kilomètres qui séparent Nantes de Bordeaux. La dégradation également du matériel, plus ou moins obsolète, en particulier pour ce qui concerne les trains de nuit et les voitures-lits ; 3° par la suppression de certaines circulations voyageurs transférées sur routes, malgré le vote négatif des instances départementales et régionales concernées. On assiste, en fait, à un démantèlement progressif de cette ligne qui est, pour la Charente-Maritime, un des éléments structurants de son équipement et de ses liaisons économiques, qui devraient sans doute s'accentuer avec la mise en oeuvre de l'Acte unique européen. Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître s'il est vrai que la division Fret de Bordeaux déconseille aux industriels de s'implanter en Charente-Maritime faute de leur garantir des possibilités de transport par fer. Est-il exact, par ailleurs, que la direction de l'équipement S.N.C.F. classe la ligne Nantes-Bordeaux dans les lignes sans avenir de renouvellement, et donc sur laquelle ne sera entreprise aucune modernisation pour en améliorer l'exploitation. Il lui demande enfin de bien vouloir lui indiquer s'il ne lui semble pas vital pour cette façade ouest, entre Nantes et Bordeaux, si délaissée par la solidarité nationale dans le passé, et tant pour ce qui concerne l'aménagement du territoire que les conditions de mise en situation de compétitivité économique, de maintenir à tout le moins des conditions acceptables de liaison moderne avec le grand Ouest et le grand Sud-Ouest par un moyen de transport sûr, économique et moderne.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 29/06/1989
Réponse. - La baisse constante du trafic marchandise par wagons transitant par le triage de Nantes-Blottereau a amené la S.N.C.F. à réduire à huit heures journalières la période d'activité de ce triage et à réorganiser son plan de transport marchandises sur les axes passant par Nantes. En particulier, l'acheminement des wagons de la zone de Nantes en direction du Sud-Ouest a été reporté sur l'itinéraire Nantes - Tours et Tours - Bordeaux. Sur celui-ci en effet, les creux de tonnage des trains existants permettent d'incorporer des wagons supplémentaires et d'assurer ainsi une qualité d'acheminement identique à un coût moindre. Cette réorganisation du plan de transport marchandises ne concerne que les trains assurant l'acheminement de wagons de Nantes à destination de Bordeaux et Toulouse. Elle ne porte pas sur les transports de marchandises qui intéressent les gares situées sur cette ligne entre les deux métropoles régionales que sont Nantes et Bordeaux. Ces transports continuent à s'effectuer dans les mêmes conditions. De plus, les nouvelles dispositions ne font pas obstacle à l'implantation éventuelle d'entrepises, notamment à Saintes où un tel projet est actuellement à l'étude. En ce qui concerne le trafic voyageurs, les quatre relations quotidiennes aller et retour existant entre Nantes et Bordeaux sont maintenues et continueront à être proposées selon des horaires identiques ou très voisins au prochain service d'hiver. La S.N.C.F. n'envisage en aucune manière de réduire les liaisons ferroviaires sur cette ligne qui joue un rôle important dans les liaisons côtières de la façade atlantique.
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