Question de M. LONGEQUEUE Louis (Haute-Vienne - SOC) publiée le 09/03/1989

M. Louis Longequeue a noté qu'un membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel a déclaré récemment qu'il était favorable à la suppression de la publicité sur Antenne 2. Il demande à Mme le ministre délégué auprès du ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire, chargé de la communication, si elle est favorable à cette suggestion.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 08/02/1990

Réponse. - La proposition de supprimer la publicité sur les chaînes publiques de télévision est fondée sur le postulat que ce mode de financement, parce qu'il implique en permanence la recherche d'une audience maximale, engendre une programmation dominée par le souci de la rentabilité commerciale qui ne permet pas de préserver ou de recréer une télévision cherchant à satisfaire la diversité des goûts du public ni à s'engager dans la voie d'une production d'émissions originales dont le public est plus limité. Ce postulat n'est vrai qu'en partie : la recherche d'une audience quantitative importante reste un objectif essentiel de la télévision publique ou privée car la communication télévisuelle est un média de masse. Il s'agit donc d'une préoccupation légitime qui demeure même en l'absence de financement publicitaire. Cependant l'objectif d'audience quantitative ne peut être le seul pour le secteur public sous peine qu'il perde toute spécificité et donc, à terme, toute légitimité. C'est pourquoi : d'une part, la place de la publicité doit être contenue de façon à ce que cette source de financement reste compatible avec les missions du service public de télévision. L'objectif est de tendre vers un rééquilibrage dans lequel la recette publicitaire n'excède pas la moitié des ressources des chaînes publiques. En effet, comme le souligne le rapport du Gouvernement au Parlement sur l'avenir, les missions et les moyens de l'audiovisuel public, la place et notamment le volume physique de la publicité dans le secteur public ne peuvent être aussi déterminants et importants que sur les chaînes commerciales ; d'autre part, des indicateurs de mesure de l'activité et des performances des sociétés nationales de programme autres que l'audience quantitative doivent également être pris en compte, notamment la satisfaction du public, la fidélité des auditoires et l'audience pondérée en fonction du public servi.

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