Question de M. BRANTUS Pierre (Jura - UC) publiée le 09/02/1989
M. Pierre Brantus appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la forêt sur les possibilités nouvelles offertes au développement des exportations françaises de bois vers l'Italie. Ce pays, importateur de bille de bois de grandes dimensions (longueur : 25 mètres ; diamètre : 1 mètre) devait s'adresser jusqu'alors à l'Autriche et à la Suisse. Les techniques françaises ne permettaient pas le transport depuis des massifs montagneux inaccessibles par la voie des airs. La société Finet, sise à Auberives-sur-Varèze (38), vient d'adopter récemment la technique canadienne du transport par hélicoptère Bell 214. Les rotations du lieu de la coupe jusqu'à l'aire du stationnement des camions durent trois minutes, ce qui autorise le déplacement de 60 mètres cubes de bois par heure. Les 500 mètres cubes ainsi livrés quotidiennement remplissent vingt-cinq semi-remorques. De plus, le bois mort est retiré des forêts pour être destiné aux usines de pâte à papier. Ces deux activités économiques exercées en Savoie, Haute-Savoie et Pyrénées : développement des exportations et nettoyage des bois morts contaminés, sont effectuées sous la bienveillance du ministère de l'environnement. Il lui précise que le coût d'exploitation horaire d'un hélicoptère de cette catégorie s'élève à 22 000 F hors taxes, les coûts de débardage des bois : abattage (100 F le mètre/cube), accrochage (40 F le mètre/cube) et l'opération hélicoptère pour les exploitants qui sont les donneurs d'ordre (150 F le mètre/cube), ne constituent pas des facteurs favorables à la compétitivité de cette entreprise, unique en son genre en France. Il lui indique que les entreprises suisses et autrichiennes effectuant ce travail, reçoivent des aides substantielles d'environ 150 F le mètre/cube. Afin de répondre à un marché italien en pleine expansion et afin de favoriser les exportations françaises dans ce domaine, il lui demande s'il ne serait pas possible de réduire les coûts incompressibles de débardage en apportant un soutien financier à de telles entreprises.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 20/04/1989
Réponse. - La technique du débardage par hélicoptère évoquée par l'honorable parlementaire présente un intérêt pour l'exploitation de certains bois dans des conditions difficiles et dans le respect du milieu environnant dans les zones sensibles. Il convient cependant de s'assurer que l'exploitation de tels bois est économiquement rentable en fonction du coût de la technique de débardage utilisée relativement à la valeur des bois exploités. Si la rentabilité n'était pas avérée, il ne pourrait pas être envisagé de solliciter les crédits du Fonds forestier national destinés à la mise en place d'un secteur de l'exploitation forestière performant et économiquement rentable susceptible de contytribuer efficacement à l'approvisionnement en bois des industries. Les aides du Fonds forestier national portent en effet sur les investissements liés aux équipements des entreprises d'exploitation forestière à l'exception de tout soutien au fonctionnement d'activités déficitaires. Par ailleurs, il convient de souligner qu'il n'est pas dans les priorités de la politique forestière nationale de faciliter l'exploitation de bois bruts en vue de l'exportation dans la mesure où cela conduit à une perte de valeur ajoutée et donc d'emplois pour l'économie nationale.
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