Question de M. HAENEL Hubert (Haut-Rhin - RPR) publiée le 26/01/1989
M. Hubert Haenel rappelle à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire, chargé du tourisme, la question n° 910 parue au Journal officiel le 14 juillet 1988 et à laquelle il n'a pas été répondu à ce jour sur les propos tenus par M. le Premier ministre à Versailles le 3 décembre 1987 : " le développement d'un produit touristique France-Rurale est un objectif stimulant qui appelle davantage de professionnalisme, tant au plan technique que commercial, pour valoriser un gisement largement sous-exploité ", en conséquence, il lui demande quelle aide financière il entend apporter à l'association agriculture et tourisme, pionnier en matière de tourisme rural, quelles dotations budgétaires seront affectées au service d'étude et d'aménagement touristique de l'espace rural pour mettre en application la politique annoncée par le Premier ministre et quelles sommes seront affectées aux F.A.C.I.T. (Fonds d'aide au conseil des industries touristiques).
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Réponse du ministère : Tourisme publiée le 12/04/1990
Réponse. - Le tourisme rural constitue incontestablement une des ressources d'avenir de la France touristique. En effet, les types de produits qu'il recèle sont de ceux pour lesquels la concurrence étrangère et en particulier des pays à faible coûts de construction et de main-d'oeuvre ne sera jamais en position de force : séjours de proximité et courts séjours, nature tempérée, culture, gastronomie, pêche, chasse, tourisme nautique, randonnée en tous genres, hébergements de caractère. Actuellement, le tourisme d'espace rural représente à peu près le cinquième des nuitées touristiques françaises ; cette part est plutôt stagnante même si, en valeur absolue, elle croît lentement avec la fréquentation globale de notre pays ; sa croissance se fait plutôt sur les courts séjours et la fréquentation étrangère qui reste faible (moins de 20 p. 100). On peut noter qu'au niveau européen, la campagne est le quatrième type de motivation de vacances : tourisme balnéaire :42 millions de voyages ; circuits touristiques : 18 millions de voyages ; courts séjours : 14 millions de voyages ; campagne : 11 millions de voyages ; montagne : 9 millions de voyages. Comme le fait observer l'honorable parlementaire, c'est avant tout le professionnalisme des opérateurs et l'organisation qui constituent les points faibles du tourisme rural actuel, dont les produits sont encore trop souvent disparates, peu fiables et mal commercialisés. Afin d'aider les opérateurs principaux du tourisme rural à progresser sur ces deux points, le ministère du tourisme a été réorganisé et la délégation aux investissements et aux produits, créée à l'automne 1989, a pour mission de rassembler de façon méthodique les informations techniques et économiques utiles au développement du tourisme en espace rural, avec le concours de Maisons de la France pour les marchés étrangers, et de mettre à disposition des opérateurs nationaux spécialisés et des opérateurs régionaux ce savoir-faire. Elle favorisera également l'investissement touristique en milieu rural et aidera à la sélection pour Maison de la France des meilleurs produits à destination des clientèles étrangères. Les missions autrefois dévolues au S.E.A.T.E.R. sont donc désormais assumées par la délégation en cherchant les synergies d'expériences et de savoir-faire entre les différents types de tourisme français. Les financements du développement du tourisme rural que l'Etat soutient ponctuellement au travers des contrats de plan ont été attribués par les lois de décentralisation aux régions et aux départements. Les services centraux du tourisme n'ont donc à intervenir que dans les études et le soutien d'expérimentations. Le budget actuel d'intervention de la délégation est d'environ 14 millions de francs, sur lequel la part des moyens consacrés à des procédures ou opérations concernant le tourisme rural dépassera les 40 p. 100. Les moyens mobilisés en complément sur le FACIT s'élèvent à 10 MF par an en provenance du ministère du tourisme, doublés des contributions régionales prévues aux contrats de plan. Cet outil financier s'est en effet - lors de sa phase expérimentale (1987-1988) - révélé suffisamment concluant pour justifier un effort amplifié dans ce domaine au cours du Xe Plan.
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