Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 12/01/1989
M. René Trégouet appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le développement inquiétant d'une nouvelle forme de cambriolage à l'aide de véhicules-béliers. Ces derniers, utilisés fréquemment par les malfaiteurs, ont une masse et une puissance qui leur permettent de défoncer très rapidement les rideaux de protection ainsi que les vitrines blindées qui équipent un nombre croissant de magasins. Il est particulièrement difficile pour les commerçants de se prémunir contre ce nouveau type d'agression sauf en aménageant une vitrine surélevée et décalée par rapport à la façade du magasin ainsi que des bas renforts en béton capables de résister à un véhicule de plusieurs tonnes lancé à pleine vitesse. Une telle protection, outre son coût très élevé pour le commerçant, risque également de nuire à une présentation attractive des produits mis en vente et à l'esthétisme général du magasin. En revanche, il est tout à fait envisageable que les commerçants " à risques " fassent installer devant leurs magasins, à la limite du trottoir et de la chaussée, des bornes dont la forme et la résistance rendraient presque impossible ce type d'agression. Ces bornes ne constitueraient aucun inconvénient pour les piétons, n'engendreraient que peu de nuisances esthétiques et permettraient pour un coût acceptable de rendre très difficile ce type d'agression, malheureusement en plein essor. Il lui demande donc s'il peut donner des instructions de manière à faire homologuer rapidement un modèle de borne anti-agressions. Il lui demande également de mettre en place, au niveau préfectoral, une procédure simple et rapide de demandes et d'autorisations d'installations de ces bornes antiagressions sur la voie publique.
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Réponse du ministère : Intérieur publiée le 16/03/1989
Réponse. - Les bornes antiagressions constituent un dispositif efficace contre toute tentative de franchissement en force de locaux commerciaux par des véhicules munis de béliers. Par circulaire du 20 novembre 1985, le ministre de l'intérieur a d'ailleurs recommandé ce moyen préventif de protection pour les grands magasins et magasins à grande surface. On ne saurait toutefois généraliser cette méthode de protection qui peut être inadaptée à la nature du commerce à protéger et surtout à son implantation par rapport à la voie urbaine. C'est ainsi que, dans de nombreux cas, la solution qui consiste à renforcer par du béton armé le soubassement des vitrines paraît la plus adéquate, Un grand nombre de bijoutiers l'ont déjà adoptée. Au demeurant, il résulte des statistiques de la police judiciaire que le nombre de cambriolages commis à l'aide de véhicules-béliers est en nette régression en 1988, ce mode opératoire restant, en tout état de cause, tout à fait exc eptionnel.
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