Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 15/12/1988
M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, porte-parole du Gouvernement, sur la situation d'inégalité que subit encore aujourd'hui la population du Nord - Pas-de-Calais dans le domaine de la santé. En effet, il n'est pas besoin de relever les exemples régulièrement dans la presse nationale et régionale pour vérifier que ce constat négatif correspond bien à une réalité quotidienne. Ainsi le taux de mortalité infantile est supérieur à la moyenne nationale (11,8 contre 9,4 p. 1 000), le taux de cancers mortels des voies respiratoires est très supérieur à la moyenne nationale ; l'espérance de vie de la population est inférieure de huit ans à la moyenne française. En conséquence, dans une région qui est l'une des plus jeunes de France, il lui demande s'il ne lui paraîtrait pas opportun de privilégier l'élévation des niveaux de santé par un accroissement des actions de prévention et de promotion
, dans tous les domaines de l'activité sociale, culturelle, éducative.
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Réponse du ministère : Solidarité publiée le 23/03/1989
Réponse. - Le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, porte-parole du Gouvernement, rappelle à l'honorable parlementaire que depuis 1982 des efforts considérables sont faits pour mettre fin à la situation d'inégalité devant la santé que connaît depuis longtemps la population du Nord - Pas-de-Calais. S'il est vrai que certaines inégalités subsistent encore, il est certain que les écarts entre le Nord - Pas-de-Calais et les autres régions françaises tendent à se réduire très sensiblement. L'Etat a fortement contribué à cette amélioration de la situation en finançant des actions de prévention adaptées aux besoins locaux. Le plan d'urgence (1982-1984), le contrat particulier avec la région qui va être conclu pour cinq ans témoignent de ce gros effort financier. Les financements contractuels n'excluent pas des financements hors contrats. En ce qui concerne, par exemple, les crédits régionalisés de promotion de la santé, la région Nord -Pas-de-Calais, sur une enveloppe nationale de 12 millions de francs, a bénéficié en 1988 de plus d'un million. Si les résultats de morbidité ou de mortalité, obtenus à ce jour, ne sont pas encore suffisants, ils tendent à s'améliorer sensiblement. En ce qui concerne la mortalité infantile, l'évolution est particulièrement encourageante, pour la première fois, en 1987, ce taux est passé en dessous de la barre des dix pour mille. D'autre part, l'espérance de vie n'est plus de huit ans inférieure à la moyenne française. Elle est actuellement, dans la région Nord - Pas-de-Calais, de soixante-dix ans et sept mois pour les hommes et de soixante-dix huit ans et huit mois pour les femmes (soixante-douze ans et quatre-vingts ans et trois mois respectivement au niveau national). Pour ce qui est du taux de cancers mortels des voies respiratoires, celui semble effectivement supérieur à la moyenne nationale. Depuis 1984, un registre des cancers des voies aérodigestives a été ouvert au centre Oscar-Lambret de Lille afin de mieux appréhender la situation. Mais seule une politique de promotion de la santé, adaptée à cette situation particulière permettra de réduire l'incidence et de limiter le nombre de cas mortels. En 1986, a été menée sur des crédits d'Etat une vaste campagne régionale de lutte contre l'alcoolisme. Cet effort d'information devra être soutenu et amplifié dans les années à venir.
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