Question de M. GOUSSEBAIRE-DUPIN Yves (Landes - U.R.E.I.) publiée le 13/10/1988
M. Yves Goussebaire-Dupin attire l'attention de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, porte-parole du Gouvernement, sur le problème de l'accueil en structure de travail protégé des jeunes handicapés adultes de vingt ans. En effet, ces jeunes handicapés adultes de vingt ans sont obligés, atteints par la limite d'âge, de quitter les instituts médico-professionnels, sachant qu'ils ne peuvent être accueillis en centre d'aide par le travail faute de places. L'U.N.A.P.E.I. (Union nationale des associations de parents d'enfants inadaptés) a soulevé à plusieurs reprises ce problème et, dernièrement, a alerté l'opinion et les pouvoirs publics à travers sa journée nationale au jardin des Tuileries, journée de revendication des handicapés pour défendre leur droit au travail, la création de places nécessaires dans les centres d'aide par le travail. Il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour que, dans le cadre du budget, soient complétées, dans les départements, les infrastructures déjà existantes et ainsi pallier les insuffisances actuelles.
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Réponse du ministère : Handicapés publiée le 18/05/1989
Réponse. - Le Gouvernement est tout à fait conscient de l'important retard pris en ce qui concerne l'accueil des adultes handicapés, notamment les personnes handicapées mentales et les polyhandicapés. Il entend oeuvrer pour que soient mis à la disposition des handicapés les moyens nécessaires pour leur permettre de réaliser toute l'autonomie dont ils sont capables et d'accéder à l'insertion sociale. Il s'agit en particulier d'offrir une prise en charge adaptée aux nombreux jeunes lourdement handicapés qui portent des institutions spécialisées pour l'enfance et qui arrivent à l'âge adulte, par la création d'un nombre de places suffisant tant dans le secteur du travail protégé que dans celui de l'accueil des handicapés les plus lourds. Afin de traduire dans les faits cette priorité, le Gouvernement a pris pour 1989 plusieurs mesures : création de 1 840 places de centres d'aide par le travail, ce qui marque une progression de plus de 50 p. 100 par rapport à l'année précédente. Parallèlement, le développement des ateliers protégés et l'insertion individuelle dans les entreprises de travailleurs issus de structures de travail protégé seront encouragés ; constitution d'une enveloppe nationale exceptionnelle, qui, s'ajoutant à l'effort de redéploiement opéré dans les départements, permettra de créer, en 1989, 700 places supplémentaires pour personnes gravement handicapées. Pour faire face à une situation d'urgence, une disposition législative a été prise permettant, grâce à une modification dans ce sens de la loi d'orientation du 30 juin 1975, le maintien, si nécessaire, de jeunes adultes handicapés dans les établissements médico-éducatifs au-delà de la limite d'âge d'accueil, dans l'attente d'une solution adaptée à leurs besoins. Il est indispensable que cet effort soit accompagné par celui des conseils généraux, qui, depuis les lois de décentralisation, sont responsables de l'hébergement et du maintien à domicile despersonnes handicapées et doivent créer des foyers occupationnels pour les adultes disposant d'une certaine autonomie mais ne pouvant travailler, ainsi que des foyers pour l'hébergement de ceux qui excercent leur activité professionnelle en secteur de travail protégé.
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