Question de M. BONNET Christian (Morbihan - U.R.E.I.) publiée le 13/10/1988

M. Christian Bonnet expose à M. le secrétaire d'Etat auprès du ministre d'Etat, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargé de la jeunesse et des sports, que l'absence du tandem français au départ d'une finale olympique de canoë-kayak a donné de nos sportifs une image aussi déplorable qu'imméritée. Il lui demande s'il n'estime pas nécessaire d'appliquer, pour l'exemple, une sanction à ces deux finalistes défaillants, qui pourrait consister en une injonction d'avoir à rembourser les frais afférents à leur voyage et leur séjour à Séoul.

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Réponse du ministère : Sports publiée le 29/12/1988

Réponse. - Les événements survenus au cours des demi-finales du kayak biplace 1 000 mètres des jeux Olympiques de Séoul qui ont aboui à l'élimination de Boccara et Boucherit ont assurément privé l'équipe de France d'une place très honorable et probablement d'une médaille eu égard à leurs performances récentes. Mais dans leurs effets, ces événements ont d'abord atteint les athlètes eux-mêmes pour lesquels cette manifestation constituait, en raison de leur progression au plan mondial depuis 1984 et de leur maturité, l'objectif de leur carrière. Les choix de vie qu'ils ont décidés, les sacrifices qu'ils ont acceptés, la constance de leurs performances, peuvent attester du sérieux de leur engagement et en définitive les propos qu'ils ont pu tenir après les faits traduisent véritablement leur désarroi et leur désespoir. En conséquence, la véritable sanction à leur égard semble leur avoir été infligée dès lors que leur responsabilité est admise dans les conditions qui ont provoqué l'incident, dès lors aussi qu'ils avaient décidé une certaine autonomie dans la conduite de leur préparation. Quant à la fédération française de canoë-kayak, celle-ci figure parmi les fédérations ayant toujours honoré leurs engagements. Ses performances sont exemplaires. En course en ligne, discipline olympique, des podiums ont été obtenus chaque année aux championnats du monde depuis 1985. En eaux-vives, 16 médailles ont été remportées par la France aux derniers championnats du monde de 1987 à Bourg-Saint-Maurice. Il s'agit de résultats qui témoignent de la pertinence de la politique définie et de la qualité de ceux qui la mettent en oeuvre. Les moyens importants consacrés par l'Etat à la préparation des équipes de France appellent régulièrement une évaluation. Les relations quasi-contractuelles qui unissent mouvement sportif et Etat conduisent à examiner globalement les actions menées et à tirer le bilan de leur exécution. Il n'en reste pas moins qu'un rapport a été demandé au Président de la fédération et qu'il appartient au président de fédération, en application du principe selon lequel le mouvement sportif s'administre en toute indépendance, d'exprimer ses conclusions et de justifier les mesures qu'il compte prendre. Ainsi sa confiance renouvelée aux cadres techniques mais aussi les enseignements qu'il tire sur le rôle primordial d'un encadrement professionnel parfaitement impliqué, trouveront des applications dans les programmations ultérieures. C'est à l'occasion de la négociation du contrat d'objectif 1989 que l'Etat jugera de l'étendue des moyens qu'il consacre aux actions en fonction des propositions qui seront présentées.

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