Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 01/09/1988

M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de la solidarité, de la santé et de la protection sociale, porte-parole du Gouvernement sur un danger, en matière de drogue, qui se présente sous la forme d'un tatouage appelé " blue star " qui nous vient des Etats-Unis et qui serait vendu actuellement en France. Il s'agit d'une petite feuille de papier recouverte d'étoiles bleues... de la taille d'un taille-crayon. Chaque étoile peut être décollée et mise dans la bouche. Le L.S.D. peut également être absorbé par la peau ou simple contact simple du papier. Ce sont des étiquettes aux couleurs chatoyantes ressemblant à des timbres-poste représentant Superman, papillons, clowns, Mickey et d'autres personnages de Disney (très attirant pour les jeunes enfants). Ces timbres sont emballés dans une boîte rouge recouverte de papier métallisé. Voici une nouvelle façon de vendre de l'acide et d'introduire de graves problèmes en attirant nos jeunes enfants. Un bambin pourrait les prendre et en mourir. Nous savons aussi qu'un bébé pourrait se voir offrir un tatouage d'un enfant plus âgé qui veut s'amuser ou par d'autres spécialisés dans la vente de la nouvelle drogue. Un timbre rouge appelé " pyramide rouge " est également vendu avec des " micro-doses " dans les couleurs variées et une autre sorte appelé " window-pane " qui a une grille que l'on peut couper. Tous sont garnis de drogue. Ces nouvelles drogues sont connues pour leur réaction rapide et quelques-unes contiennent de la strychnine qui est un alcaloïde vénéneux. Les symptômes seraient les suivants : hallucinations ; vomissements importants ; changement d'humeur ; changement de la température du corps. C'est pourquoi, il lui demande si les services de son ministère sont plus amplement informés de cette nouvelle drogue, dont le danger réside notamment dans le fait qu'elle peut préparer les enfants à une certaine forme de dépendance par rapport à la drogue. S'il est enmesure de lui faire le point sur l'état actuel de son développement et quelles mesures il compte prendre, si le danger est fondé, pour enrayer sa propagation tout en informant parents, enseignants et enfants sur les dangers encourus.

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Réponse du ministère : Solidarité publiée le 22/06/1989

Réponse. - Le ministre indique à l'honorable parlementaire que ces derniers mois a circulé en France une rumeur, véhiculée sous forme de tracts sur un prétendu trafic de L.S.D. dans les milieux scolaires. Selon le texte de ces tracts, il s'agirait de timbres, utilisés comme tatouage par les enfants. Imprégnés de L.S.D., ces timbres constitueraient " la nouvelle façon de vendre de l'acide ". La rumeur a commencé à circuler à partir de la mi-avril 1988, dans la région de Nice. Elle semble s'être étendue à la quasi-totalité du territoire, son contenu se modifiant au fil des semaines. Le ministre tient à apporter le plus ferme démenti à toutes les allégations contenues dans ces tracts non signés, ou se réclamant abusivement d'organismes publics. Sans aucun fondement, les informations contenues dans ces tracts ont été infirmées, dès le mois de juin 1988, par la brigade des stupéfiants et du proxénétisme. Des enquêtes judiciaires sont actuellement en cours pour tenter d'identifier leurs auteurs initiaux. Au mois de juillet 1988, les directions départementales des affaires sanitaires et sociales et les directions des écoles, des lycées et des collèges du ministère de l'éducation nationale ont été avertis de ce démenti. Devant la persistance de la rumeur, notamment lors de la rentrée scolaire, le ministre a adressé aux directions départementales des affaires sanitaires et sociales, le 21 novembre 1988, une note technique élaborée par la direction générale de la santé, dans le but de guider et d'aider celles-ci à enrayer au niveau local le développement de la rumeur. Celle-ci semble aujourd'hui en voie d'extinction.

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