Question de M. SOUFFRIN Paul (Moselle - C) publiée le 21/07/1988
Norsolor, filiale de C.d.f.-Chimie, va supprimer, en 1989, 270 emplois à Carling et 82 à Dieuze. Ces suppressions d'emplois résultent d'une restructuration décidée par la direction de C.d.F.-Chimie visant à regrouper et à développer le polystyrène compact à Carling mais aussi à abandonner des productions essentielles jugées peu rentables (ammoniac et engrais à Carling). L'usine Norsolor de Dieuze est ainsi menacée de disparition ; celle de Carling réduit la gamme de ses productions. Cette politique des " créneaux " fragilise la chimie mosellane. Il est pourtant possible à la fois de maintenir la filière ammoniac-engrais à Carling, qui trouve des débouchés, et de conforter le polystyrène à Dieuze tout en créant des unités de productions nouvelles à Carling, compte tenu de la croissance de ce marché. En conséquence, M. Paul Souffrin demande à M. le ministre de l'industrie et de l'aménagement du territoire s'il est dans ses intentions d'éviter la mise en oeuvre des suppressions d'unités productives et d'emplois annoncées et de convoquer une réunion tripartite, syndicats-direction-pouvoirs publics, afin de revoir la stratégie actuelle.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 16/02/1989
Réponse. - Le plan de restructuration mis en oeuvre par le groupe C.d.F.-Chimie, aujourd'hui Orkem, vise à redresser une situation industrielle qui, particulièrement dégradée à la suite des crises pétrolières et du renchérissement des matières premières chimiques, avait été marquée par une accumulation de pertes importantes. Cette situation, préoccupante pour l'avenir de l'entreprise, a nécessité un effort financier très significatif de la part de l'actionnaire public, que seule la perspective du retour à un niveau de compétitivité suffisant permettait de justifier. Il importait donc qu'un plan industriel soit défini dans les différentes filiales, en particulier Norsolor, afin d'obtenir le meilleur résultat technique de l'ensemble des sites de production par une amélioration de la productivité, une certaine rationalisation des installations fondée sur les impératifs d'approvisionnement et de marché, une évolution des activités vers des productions à valeur ajoutée accrue moins sensibles aux effets à la baisse de la conjoncture, le recours à des procédés plus performants. C'est ainsi que la vocation pétrochimique du site de Carling Saint-Avold a pu être consolidée grâce à un accord de fourniture conclu avec Solvay et confirmée par des investissements importants dans la filière acrylique, l'un des atouts du groupe qui occupe pour ces produits le deuxième rang en Europe. Le renforcement des activités de production de polystyrène et la réalisation de nouveaux investissements sur le site de Carling doivent être de nature à améliorer et donc à préserver la compétitivité de l'entreprise dans ce domaine. S'agissant des engrais azotés dont le marché est soumis à la pression des importations des pays d'Europe de l'Est, des producteurs américains de solutions azotées et plus généralement des industries ayant accès à des prix du gaz naturel particulièrement favorable, la restructuration a clairement pour enjeu le maintien d'une industrie sous contrôle national alors que notre consommation agricole est, en importance, la deuxième du monde occidental. Elle implique une concentration des investissements sur quelques plates-formes utilisées au mieux de leur capacité et géographiquement bien situées par rapport aux approvisionnements et aux débouchés. Ces restructurations doivent permettre d'assurer l'avenir des sites chimiques lorrains dans la compétition internationale. La plate-forme de Carling Saint-Avold est l'atout majeur du groupe Orkem dans cette région et le site de Dieuze doit être conforté par les efforts de productivité qui y sont entrepris ainsi que par la recherche en cours d'emplois de conversion industrielle. Les différents éléments de cette stratégie ainsi que les impératifs économiques qui la motivent ont été présentés aux salariés de l'entreprise dans le cadre des instances de concertation prévues à cet effet. En particulier, le comité central d'entreprise de Norsolora été tenu informé le 21 juin 1988 des projets d'évolution des activités et de restructuration des sites ainsi que des mesures sociales destinées à faciliter les mutations internes et les départs par la formation, l'aide au départ anticipé, au reclassement ou à la création d'entreprise.
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