Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 07/07/1988

M. Olivier Roux attire l'attention de M. le ministre de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire sur les conclusions du rapport établi par M. Patrice Cahart et intitulé " Le Livre français a-t-il un avenir ? ". Il lui demande de bien vouloir lui indiquer la suite qu'il entend donner aux diverses propositions concrètes qui ont pu être avancées en vue d'améliorer le rayonnement et la diffusion du livre français à l'étranger.

- page 790


Réponse du ministère : Culture publiée le 17/11/1988

Réponse. - L'aide du ministère de la culture, de la communication, des grands travaux et du Bicentenaire en matière d'exportation du livre a été maintenue. Cette aide s'efforce de répondre à la diversité des situations existantes tout en évitant la dispersion. Des choix sont nécessaires tout en maintenant la présence du livre français dans les manifestations professionnelles internationales : c'est le rôle de l'office de promotion de l'édition française (O.P.E.F.) subventionné par ce ministère. A ses côtés, diverses associations spécialisées ou regroupements d'éditeurs, également soutenus par l'Etat, se chargent de présenter la production française lors de manifestations internationales et auprès des universités étrangères. Divers points concrets sont soulignés dans le rapport de Patrice Cahart : le prix export n'est pas une bonne chose : c'est au contraire sur la base d'un prix minoré, par soustraction de la T.V.A., et non d'un prix majoré comme l'est le prix export que devraient se réaliser les transactions à destination de l'étranger. La plupart des maisons d'édition travaillent d'ailleurs selon ces bases. Le prix export n'a donc sans doute pas, en conséquence, de répercussion majeure sur la politique d'offre de livres français à l'étranger. Dans la mesure où il apparaît toutefois comme créant une sorte de discrimination entre libraires français et étrangers, on ne peut que souhaiter que les rares maisons d'édition qui continuent à l'utiliser y renoncent progressivement. Une autre suggestion de M. Cahart est de " recycler ", au profit des pays les plus pauvres, des livres destinés au pilon. A l'issue d'une durée de vie que la concentration de la distribution et de la promotion du livre rend de plus en plus brève, il arrive que des ouvrages encore à ce jour soient purement et simplement détruits. Une étude à ce sujet est en cours. La proposition de M. Cahart de créer pour les pays francophones du sud une collectionde livres de poche très bon marché est intéressante. Un tel projet, par l'ampleur des moyens qu'il implique, ne peut en effet se réaliser que si chacun, au niveau des professionnels comme à celui de tous les gouvernements francophones, s'y implique pleinement. C'est au sein du comité du suivi du sommet francophone de Québec que cette proposition doit être étudiée. La France a joué un rôle de pionnier en la matière, puisqu'elle a fait publier en 1987 trois anthologies (Victor Hugo, roman maghrébin, poésie africaine), vendues à un prix très peu élevé dans les pays francophones du sud. Il conviendra de tenir compte des acquis de cette première expérience pour la mise en place ultérieure d'une nouvelle collection. Toutefois, la direction du livre et de la lecture, dès 1988, a, par le biais de l'agence de coopération culturelle et technique, participé financièrement à la mise en place d'une collection.

- page 1287

Page mise à jour le