Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 26/05/1988

M. Pierre-Christian Taittinger M. le ministre d'Etat ,ministre de l'éducation nationale, de la recherche et des sports, s'il ne considère pas comme prioritaire le dossier délicat des rythmes scolaires responsables en grande partie des échecs scolaires. Les expériences limitées qui ont été tentées au cours de ces dernières années se sont heurtées à la réticence des syndicats et pourtant des exemples étrangers nous ont montré la nécessité d'avancer dans cette voie qui tient compte à la fois des facilités d'adaptation des enfants et de la pratique indispensable du sport.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/11/1988

Réponse. - Le ministre d'Etat a bien conscience de l'importance que peuvent avoir les rythmes scolaires sur les conditions de réussite et d'épanouissement. Ce sujet a, depuis plus d'une quinzaine d'années, fait l'objet de nombreuses études réalisées périodiquement par les services du ministère, études assorties de propositions de mise en oeuvre. Celles-ci n'ont jamais manqué de susciter de multiples objections, au demeurant contradictoires, des parents d'élèves, des syndicats d'enseignants, des autorités religieuses ainsi que des représentants des collectivités locales. Il n'a jamais, jusqu'à présent, été possible de parvenir à un consensus suffisant pour que l'on puisse prendre des décisions susceptibles d'être appliquées, sans crainte de vives réactions, voire de blocages. S'il est certain que la recherche de solutions de nature à mieux adapter les rythmes scolaires aux possibilités des enfants, doit être poursuivie, il ne convient pas, en revanche, d'imputer aux rythmes actuels la responsabilité essentielle de l'échec scolaire. Bien d'autres facteurs sont, en effet, en cause. Par ailleurs, il n'est pas certain que les exemples fournis par certains pays étrangers (R.F.A., Royaume-Uni, pays nordiques, en particulier) puissent être suivis en France, ni même que cela soit souhaitable. Les rythmes scolaires sont, il faut le souligner en premier lieu, étroitement corrélés avec les habitudes de vie et les modes de pensée du pays dans lequel ils sont appliqués, ils reflètent sa culture propre. En outre, une comparaison attentive des enseignants reçus par les élèves français et ceux des pays cités fait apparaître que certains enseignements - sportifs et artistiques notamment - ne relèvent pas, dans ces pays, de la compétence du ministère de l'éducation, mais d'autres départements ministériels ou des pouvoirs publics locaux. S'ils ne sont donc pas inclus dans le temps scolaire hebdomadaire des élèves, qui en est allégé d'autant, ces enseignements n'en sont pas moins reçus par les enfants qui se trouvent mobilisés après la fin théorique de leur journée scolaire. Le ministère de l'éducation nationale poursuivra donc l'étude du problème ; il prendra en considération les usages en vigueur dans les pays étrangers, mais surtout les éléments d'ordre national qui déterminent à la fois les orientations souhaitables et les limites qu'il convient de leur assigner pour parvenir à l'indispensable consensus. Il s'efforcera surtout de favoriser le dialogue entre les partanaires sociaux et les institutions concernées, de manière à susciter entre eux certains accords, fussent-ils limités, même si cela ne devait entraîner, au début, que des modifications minimes de rythmes scolaires.

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