Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 24/03/1988
M. Paul Loridant attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur les problèmes liés à l'endettement de certains pays du tiers monde. Il se base notamment sur le rééchelonnement de la dette du Mexique et l'échec du montage prévu pour ce pays. Ayant été informé par un grand quotidien du soir de l'engagement des banques françaises au Mexique pour un montant de 5,5 milliards de dollars, il lui demande confirmation de cette estimation et souhaite obtenir communication des établissements bancaires français impliqués ainsi que les conséquences à court et moyen terme pour ces établissements.
- page 391
Réponse du ministère : Économie publiée le 10/05/1988
Réponse. -Le plan mexicain de conversion des créances bancaires en obligations est une opération intéressante dans le cadre de la stratégie de la dette bien qu'elle ait eu des résultats limités. Le montant des créances qui sera effectivement converti ne s'élève qu'à 3,65 milliards de dollars avec une décote moyenne de l'ordre de 30 p. 100. Cent trente-neuf banques créancières sur 570 concernées ont présenté des offres pour un montant d'environ 6,7 milliards de dollars avec des décotes allant de 10 p. 100 à 50 p. 100 mais 95 offres seulement ont été retenues. L'encours de la dette extérieure du Mexique a néanmoins diminué de 1,1 milliard de dollars, soit 1 p. 100 environ. Les grandes banques se sont montrées, dans l'ensemble, peu intéressées, surtout aux Etats-Unis. La participation des banques françaises a été faible. Pour autant, on ne peut pas considérer cette opération comme un échec. Elle s'inscrit dans un contexte d'élargissement des menus d'options : la multiplication d'initiatives de ce type est en effet positive et mérite d'être encouragée dès lors qu'il s'agit d'opérations de marché organisées sur le principe de la libre négociation entre les débiteurs et les banques créancières. Les créances des banques françaises sur le Mexique s'élèvent à environ 6,5 milliards de dollars, soit quelque 6 p. 100 de la dette extérieure du Mexique estimée à 107 milliards de dollars. Il est rappelé que les banques ont fourni dans les années récentes un effort de provisionnement leur permettant de renforcer substantiellement leur solidité financière dans un contexte d'endettement international préoccupant.
- page 671
Page mise à jour le