Question de M. RUFIN Michel (Meuse - RPR) publiée le 03/03/1988
M. Michel Rufin attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur l'importance pour l'économie agricole et le maintien des activités dans le monde rural d'une intensification de l'élevage et d'une diversification de l'utilisation du cheval ardennais. De nombreux responsables professionnels font remarquer que le cheval pourrait compenser partiellement en région d'herbage les effets négatifs des quotas laitiers, être utilisé avantageusement pour le débardage en forêt ou pour le développement du tourisme rural (tourisme en roulotte, fêtes rurales, manifestations hippiques de toute nature, etc.). Par ailleurs la France importe, en l'état actuel, 80 p. 100 de la viande de cheval qu'elle consomme, soit une hémorragie de devises d'un milliard annuellement et la production nationale doit faire face à un triple problème d'étroitesse de marché, de cours anormalement bas (concurrence des pays de l'Est et de l'Amérique du Nord) et de type de viande peu appréciée (les consommateurs français hésitent en effet à consommer la viande des races de trait). Des débouchés nouveaux existent. Il y a bien un marché non négligeable à satisfaire, sous réserve de pouvoir produire dans de meilleures conditions, notamment en améliorant la compétitivité, en développant une technologie de la viande de cheval et en ayant une conduite adéquate de l'élevage, tant sur le plan sanitaire que sur le plan de la valorisation des pâturages. Il lui demande, en conséquence, si le Gouvernement a l'intention d'accompagner les efforts importants d'adaptation de diversification et de recherche, réalisés par les professionnels de ce secteur, notamment les responsables et éleveurs de la race ardennaise, et quelles mesures il compte prendre en ce domaine.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 28/04/1988
Réponse. -L'élevage du cheval peut apporter, en effet, une réponse au maintien d'une économie agricole par la recherche d'une diversification aux productions dans les zones herbagères et dans les zones défavorisées. Concernant les races lourdes, malgré les efforts déployés par la profession pour diversifier les débouchés, l'essentiel de la production qui en est issue est destinée à la boucherie où elle se trouve confrontée aux importations de viande et d'animaux vivants, provenant pour l'essentiel de pays tiers qui disposent encore d'un important effectif. Toute limitation des importations est exclue du fait que le commerce international du cheval de boucherie et de la viande de cheval est soumis au respect des règles d'un accord international du G.A.T.T. (General agreement on tarifs and trade) auquel souscrivent nos plus importants fournisseurs. Pour faire face aux difficultés rencontrées par les producteurs, depuis 1979, dans le cadre de conventions annuelles négociées avec les maîtres-d'oeuvre régionaux, les pouvoirs publics, par le canal de l'O.F.I.V.A.L. (Office national interprofessionnel des viandes, de l'élevage et de l'aviculture) ont mis en oeuvre des mesures spécifiques, centrées sur le développement de l'organisation économique des producteurs, appelées à être confortées par les actions qui seront développées en cours d'année par l'Association nationale interprofessionnelle de la viande chevaline (A.N.I.V.C.). En 1986, une étude confiée à l'I.N.R.A. (Institut national de la recherche agronomique) et dont les termes de référence ont été négociés avec l'interprofession a mis en évidence les caractéristiques de la demande française en viande de cheval et s'est attachée à étudier les débouchés pour les poulains issus des races lourdes. Sont en cours de réalisation après négociation avec les organisations professionnelles concernées : une étude sur les caractéristiques de la viande chevaline et sur la technologie particulière à appliquer à ces viandes, en particulier sur les carcasses des animaux de réforme et sur les poulains, ainsi que sur la mise en place d'un réseau de fermes de références technico-économiques de production, dans les principales régions concernées. Les résultats seront mis à la disposition des producteurs, abatteurs et transformateurs afin d'améliorer la compétitivité de notre production vis-à-vis des viandes importées.
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