Question de M. LACOUR Pierre (Charente - UC) publiée le 28/01/1988

M. Pierre Lacour expose à M. le ministre de l'intérieur que la multiplication des vols de voitures, même et surtout en période hivernale dans certaines zones du littoral méditerranéen (le Languedoc-Roussillon ne faisant malheureusement pas exception) semble indiquer l'existence de bandes organisées et spécialisées dans le trafic, voire l'exportation, de véhicules automobiles. Il lui demande quelles instructions il compte donner et quelles mesures d'urgence il compte prendre pour assurer une meilleure coordination des services concernés et par là même une plus grande efficacité pour mettre un terme à une situation qui est de nature à nuire gravement à l'image de marque d'un secteur où les investissements publics n'ont pas été ménagés pour assurer un meilleur cadre de vie tant aux populations résidant d'une manière permanente qu'aux résidents occasionnels. Il lui demande également si, dans les nouvelles stations balnéaires créées dans le Languedoc-Roussillon, il n'envisage pas la création de commissariats de police supplémentaires pour assurer tant l'hiver que l'été la protection des biens des particuliers comme de ceux des collectivités locales.

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Réponse du ministère : Sécurité publiée le 10/03/1988

Réponse. -Les vols et trafics de véhicules constituent aujourd'hui un phénomène endémique dont la gravité n'a pas échappé aux pouvoirs publics et qui fait l'objet d'une attention particulière des services de police. Leur action s'exerce de manière permanente sur le terrain à l'initiative de toutes les directions concernées (direction centrale de la police judiciaire et services régionaux de Marseille et de Montpellier ; direction centrale des polices urbaines et directions départementales ; services de la police de l'air et des frontières). Le volume de la matière à traiter et les filières géographiques mises en place par les trafiquants légitiment cette compétence protéiforme. L'expérience prouve, en effet, qu'il est préférable, dans l'intérêt bien compris de la répression et en accord avec les parquets compétents, d'éviter d'établir trop de liens de connexité entre les diverses procédures judiciaires pouvant être menées, à un moment donné, contre les diversmaillons d'un même réseau. Cela étant, et en toute hypothèse, le groupe central pour la répression du vol des véhicules de la direction centrale de la police judiciaire a vocation à coordonner, au niveau national et même international, les renseignements qui lui parviennent de la part de tous les services de police en matière de trafic de véhicules. Pour ce qui concerne les effectifs des polices urbaines, les circonscriptions de la région Languedoc - Roussillon ont été parmi les premières, au plan national, à recevoir des policiers auxiliaires dont les effectifs seront de 83 le 1er avril 1988. De plus, les stations balnéaires situées en zone de police bénéficient de renforts significatifs en période estivale. Ainsi, Narbonne-Plage, Cap-d'Agde, Frontignan, l'Ile-de-Thau disposent temporairement d'un bureau ou poste de police et Palavas-les-Flots toute l'année ; la police urbaine d'Agde met en oeuvre une brigade saisonnière de surveillance nocturne qui s'est révélée très efficace. Le dispositif et les différentes mesures prises ont permis d'obtenir une diminution sensible de la délinquance notamment dans les départements de l'Aude, du Gard, de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales, où il a été constaté 7 187 faits de moins entre 1986 et 1987, les vols de véhicules automobiles ayant pour leur part baissé de 10 p. 100. Par ailleurs, en valeur absolue, le nombre des vols de véhicules commis dans la région Languedoc - Roussillon représentant 7,10 p. 100 du phénomène, place celle-ci loin derrière les régions fortement urbanisées telles l'Ile-de-France, Provence - Côte-d'Azur, Nord - Pas-de-Calais ou Rhône - Alpes.

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