Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 22/10/1987
M.Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre de l'éducation nationale quelles réflexions entraîne, de sa part, le rapport du Conseil économique et social, publié le 13 octobre, consacré au mauvais fonctionnement de l'école. Le chiffre de 100 milliards de francs par an, - tel serait le coût pour la société française " des malfaçons redoutables " de notre système éducatif que constituent les redoublements, les sorties d'élèves sans diplôme vers la vie active et les réorientations consécutives à de mauvaix choix -, à la fois impressionne et inquiète les parents. En dénonçant l'échec de l'école comme " l'ennemi public n° 1 de nos sociétés technologiques et de nos démocraties modernes ", l'auteur du rapport a le courage d'écrire ce que l'on constate depuis quarante ans. Au-delà de ce constat honnête, il est temps d'agir.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 03/03/1988
Réponse. -L'échec scolaire est une des préoccupations essentielles du ministère de l'éducation nationale car il a des conséquences économiques et sociales. La lutte contre l'échec scolaire ne saurait être qu'une action de longue haleine, et en profondeur dont les résultats ne peuvent être immédiatement appréciés. En effet, il est toujours difficile d'établir de liaisons simples de cause à effet entre les politiques engagées en matière d'éducation et le suivi de quelques indicateurs tels que les taux de redoublement au cours préparatoire ainsi qu'au cours moyen deuxième année et les taux d'encadrement. Cependant, il convient de signaler que la baisse relativement sensible des taux de redoublement amorcée ces dernières années s'est poursuivie : au C.P. de 11,4 p. 100 en 1984 il est de 10,1 p. 100 en 1987 ; au C.M. 2 de 8,6 p. 100 en 1984 il est de 7,9 p. 100 en 1987. Par ailleurs, des instructions pédagogiques viennent d'être données pour développer des procédures permanentes d'évaluation qui permettent de mieux repérer les difficultés des élèves afin de mettre en place une pédagogie adaptée. L'objectif est en effet d'assurer à chaque élève, au terme de l'école élémentaire, les capacités suivantes : une bonne maîtrise de la langue orale et écrite, conditions indispensables de la réussite scolaire ; une maîtrise assurée de la technique des quatre opérations avec nombres entiers et décimaux et des mécanismes de base de résolution des problèmes ; des acquisitions de savoirs méthodologiques, tant généraux que spécifiques, conduisant à une certaine autonomie dans les activités scolaires et à une capacité réelle de travail personnel ; une pratique individuelle des disciplines de la motricité et de la sensibilité (E.P.S., musique, arts plastiques). De plus, le ministère de l'éducation nationale lance un plan pour la réussite scolaire au cours moyen. Il s'agit notamment de mener des actions de rattrapage intensif pour les enfants qui, à la fin de l'enseignement primaire rencontrent encore des difficultés en lecture. Ce plan est actuellement en application depuis le mois de janvier grâce à une nouvelle mesure budgétaire de trente millions de francs. Pour le second degré, la politique conduite actuellement pour le Gouvernement se traduit dans un plan pour la réussite scolaire qui tient compte de trois exigences. Le première est la diversification des voies de formation : il s'agit d'une part, d'assouplir les modes de formation pour tenir compte des maturités, rythmes d'acquisition des connaissances, formes d'intelligences différentes selon les enfants, d'autre part, de multiplier les passerelles entre les types d'enseignement afin de donner une seconde chance à ceux dont l'orientation devrait être modifiée. Il s'agit enfin d'utiliser de nouvelles méthodes pédagogiques mieux adaptées aux besoins des enfants comme l'enseignement assisté par ordinateur. La seconde exigence est celle de la qualité des enseignants. L'amélioration du recrutement et de la formation initiale et continue y répond, notamment avec l'élévation du niveau de qualification des personnels enseignants des lycées et collèges et l'augmentation du nombre de postes mis aux concours d'agrégation, du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré et du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement technique est passé de 8100 en 1986 à 8960 en 1987. Enfin, la troisième exigence est l'ouverture sur l'économie : c'est l'objet de l'enseignement en alternance, de la coopération école-entreprise, des jumelages,mais aussi de l'adaptation des enseignements aux évolutions de l'environnement économique et social. Elle se traduit notamment par la réforme des programmes des certificats d'aptitude professionnelle et des brevets d'études professionnelles, par l'ouverture des formations complémentaires d'initiative locale. En 1987, 16 000 élèves ont bénéficié de cette disposition dont le coût s'élève à 100 millions de francs ; cet effort sera reconduit pour la prochaine année. Toutes ces mesures ont été complétées par un dispositif d'aide, à l'insertion professionnelle mis en place depuis deux ans, qui représente une dépense d'environ 100 millions de francs pour 1987. Il convient d'ajouter que la déconcentration du système éducatif mise en place depuis seize mois participe également à ce plan en faveur de la réussite scolaire en rapprochant les lieux de décisions de leur point d'application et les responsables locaux. Ainsi se trouvent d'ores et déjà inscrites dans les faits l'adaptation et la modernisation du système éducatif dans son ensemble qui visent à donner à chaque enfant, en prenant en compte à la fois ses aptitudes, ses goûts et ses rythmes propres, le maximum de chance de réussir dans sa scolarité. ; aussi de l'adaptation des enseignements aux évolutions de l'environnement économique et social. Elle se traduit notamment par la réforme des programmes des certificats d'aptitude professionnelle et des brevets d'études professionnelles, par l'ouverture des formations complémentaires d'initiative locale. En 1987, 16 000 élèves ont bénéficié de cette disposition dont le coût s'élève à 100 millions de francs ; cet effort sera reconduit pour la prochaine année. Toutes ces mesures ont été complétées par un dispositif d'aide, à l'insertion professionnelle mis en place depuis deux ans, qui représente une dépense d'environ 100 millions de francs pour 1987. Il convient d'ajouter que la déconcentration du système éducatif mise en place depuis seize mois participe également à ce plan en faveur de la réussite scolaire en rapprochant les lieux de décisions de leur point d'application et les responsables locaux. Ainsi se trouvent d'ores et déjà inscrites dans les faits l'adaptation et la modernisation du système éducatif dans son ensemble qui visent à donner à chaque enfant, en prenant en compte à la fois ses aptitudes, ses goûts et ses rythmes propres, le maximum de chance de réussir dans sa scolarité.
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Erratum : JO du 17/03/1988 p.381
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