Question de M. de VILLEPIN Xavier (Français établis hors de France - UC) publiée le 15/10/1987
M.Xavier de Villepin appelle l'attention de M. le Premier ministre sur les positions prises par la France à l'occasion de l'élection du directeur général de l'U.N.E.S.C.O. Il s'étonne que notre Gouvernement n'ait pas cru devoir soutenir un candidat (espagnol) de la Communauté européenne qui présentait toutes les garanties de sérieux et avec qui la solidarité de la France aurait paru normale au moment où notre politique européenne se veut constructive et imaginative. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il entend prendre pour éviter le renouvellement du mandat du directeur général sortant qui ne manquerait pas d'entraîner le départ de plusieurs pays de l'U.N.E.S.C.O. déjà menacée par le retrait américain.
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Transmise au ministère : Affaires étrangères
Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 28/01/1988
Réponse. -Lorsqu'il a fallu choisir parmi les candidats officiels au poste de directeur général de l'U.N.E.S.C.O., nous avons pris en compte les données suivantes : en raison de la majorité considérable dont disposent les pays du tiers monde, un candidat européen n'aurait de chance d'être élu qu'en cas d'impossibilité, pour les pays du Sud, de départager leurs candidats. Sans qu'il y ait, à proprement parler, de règle à cet égard, chacun constatait, par ailleurs, qu'aucun représentant de l'Asie n'avait jamais dirigé l'U.N.E.S.C.O. et n'a actuellement la responsabilité de l'une des organisations internationales majeures. Parmi les candidats officiels de l'Asie, M. Yacoub Khan, ministre pakistanais des affaires étrangères, se détachait nettement en raison de ses qualités personnelles et de sa notoriété internationale. Il est en outre parfaitement francophone et incontestablement francophile. La décision d'appuyer M. Yacoub Khan au premier tour du scrutin de l'élection au poste de directeur général de l'U.N.E.S.C.O. a été prise par le Gouvernement, en accord avec le Président de la République, et annoncée dès le 16 septembre. A cette date, M. Federico Mayor n'avait pas encore déclaré qu'il se porterait candidat - ce qu'il devait faire le 22 septembre. A son tour, le 24 septembre, M. M'Bow annonçait qu'il sollicitait un troisième mandat. Aussi la France a-t-elle maintenu son soutien à M. Yacoub Khan jusqu'à son retrait volontaire à l'issue du deuxième tour. M. Yacoub Khan s'est désisté en faveur de M. M'Bow au nom de la solidarité afro-asiatique. Aucun nouveau candidat du tiers monde susceptible de l'emporter ne s'étant déclaré et en raison de démarches de nos amis africains, nous avons décidé de soutenir M. M'Bow, en signe d'amitié à l'égard de l'Afrique, tout en soulignant les inconvénients que comportait cette candidature pour M. M'Bow lui-même et l'avenir de l'Organisation. M. M'Bow ayant décidé de se retirer, la France a alors considéré que son soutien à M. Mayor était la seule voie pour donner à nouveau à l'Organisation ses chances de retrouver sa vocation à l'universalité. Aussi a-t-elle, tant au conseil exécutif qu'à la conférence générale, voté en faveur du candidat espagnol, au demeurant représentant d'un pays partenaire et ami de la France.
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