Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 08/10/1987

M.Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, quel accueil compte réserver le Gouvernement aux différentes suggestions présentées par les U.S.A. lors des travaux de l'assemblée générale annuelle du fonds monétaire et de la banque mondiale. Les facilités pour aléas externes, le renforcement accru d'un système international de stabilisation des monnaies et la prise en compte de l'or dans cet effort de stabilisation, vont-ils réellement dans la bonne voie et correspondent-ils aux orientations définies par la France.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 10/05/1988

Réponse. -Lors de l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international (F.M.I.) et de la banque mondiale en octobre 1987, le gouvernement des Etats-Unis a avancé plusieurs propositions, parmi lesquelles la création d'une facilité nouvelle destinée à protéger les pays endettés en développement contre les aléas extérieurs, et l'introduction dans la liste des indicateurs utilisés pour la surveillance multilatérale des économies, d'un indice de prix des matières premières et de l'or comme indicateur avancé de l'inflation mondiale. Sur le premier point, la France a marqué, lors des débats au conseil d'administration du fonds, son intérêt pour cette facilité nouvelle. Cependant, comme le sait l'honorable parlementaire, la France a elle-même proposé l'aménagement des conditions d'accès à la facilité, déjà existante, de financement compensatoire des pertes de recettes d'exportation. La France souhaite que ces conditions soient assouplies de façon à mieux répondre aux besoins des pays les plus pauvres soumis à des chocs extérieurs, indépendants de leur volonté. Dans ces conditions, si la France n'est pas opposée à la création d'une nouvelle facilité telle que suggérée par les Etats-Unis, elle reste, simultanément, attachée à l'existence de la facilité actuelle, dont elle demande l'adaptation. Les débats sur ce point se poursuivent actuellement au sein du F.M.I. S'agissant de l'utilisation d'un indicateur des prix des matières premières incluant l'or, la France a également indiqué qu'elle était intéressée par cette idée. Les sept principaux pays industrialisés viennent de décider de mettre au point un tel indicateur. Il s'agit d'un élément d'une question plus vaste, celle de l'établissement d'un nouvel ordre monétaire international, reposant sur plusieurs éléments : l'existence d'automatismes et de sanctions pour assurer le respect des règles du jeu, et l'ancrage du système sur un indicateur central qui pourrait être un véritable étalon de valeur. Le Gouvernement français a pris l'initiative au cours des derniers mois de proposer à ses partenaires et à l'opinion mondiale de mettre en chantier la reconstruction du système monétaire international sur ces bases. Il a suggéré que l'on étudie les différentes conceptions possibles d'un système monétaire rénové, qu'il s'agisse d'un système fondé sur la coopération internationale dans le prolongement des accords du Louvre, d'un système analogue au système monétaire européen ou d'un système construit autour d'un étalon appelé à devenir le principal actif de réserve. A la suite de cette proposition, le groupe des sept principaux pays industrialisés a convenu, lors de sa réunion du mois d'avril, de mettre à l'étude les moyens de perfectionner le fonctionnement du système monétaire international.

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