Question de M. MÉLENCHON Jean-Luc (Essonne - SOC) publiée le 21/05/1987
M.Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le garde des sceaux, ministre de la justice, sur l'information des détenus à l'égard du S.I.D.A. Il apparaît que la population carcérale est nettement plus séropositive en moyenne que le reste de la population (57 p. 100 à Draguignan). La mutinerie de la fin avril à la prison de Tournai en Belgique montre la prise de conscience d'une partie des personnes incarcérées, sur le problème du S.I.D.A. Toutefois, il souhaite connaître les actions du ministère de la justice pour prévenir les risques d'implantation de la maladie, faire chuter le taux anormal de séropositivité en milieu carcéral et assurer une meilleure information des détenus comme des personnels.
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Réponse du ministère : Justice publiée le 02/07/1987
Réponse. -Des études épidémiologiques effectuées sur des entrants en prison dans quelques établissements pénitentiaires de la région parisienne et de province ont mis en évidence des taux de séropositivité, par rapport au virus du S.I.D.A., plus importants que le taux estimé de la population générale ou le taux enregistré parmi les donneurs de sang. Cette situation s'explique par la forte proportion de toxicomanes parmi les détenus, et en particulier de ceux qui s'injectent de substances stupéfiantes dans le sang. Pour faire face à cette situation, la Chancellerie conduit, en plein accord et avec le soutien du ministère chargé de la santé, une politique de prévention qui s'inscrit dans le cadre du programme national de lutte contre le S.I.D.A. Celle-ci s'articule autour de trois axes : dépistage médical, prise en charge des malades, information. Dès l'examen médical d'entrée, les détenus qui présentent une symtomatologie ou qui en font la demande se voient prescrire un test par le médecin de l'établissement. Après confirmation du résultat, celui-ci est communiqué au détenu séropositif par le personnel médical et suivi d'entretiens personnalisés. Une prise en charge psychologique et un bilan biologique semestriel sont requis pour les porteurs asymptomatiques tandis que des prises en charge en milieu spécialisé s'avèrent nécessaires pour les examens et les oins aux détenus atteints des formes diverses de la maladie. La mise en place d'un dispositif d'information à l'égard des personnels et des détenus constitue le moyen le plus efficace de prévenir la contagion, étant observé que des précautions élémentaires et le respect des règles d'hygiène habituelles suffisent à se protéger.
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