Question de M. MINETTI Louis (Bouches-du-Rhône - C) publiée le 07/05/1987
M. Louis Minetti attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture sur la très vive émotion des agriculteurs du Sud-Est de la France, producteurs de blé dur, devant les propositions de prix en baisse formulées par la Communauté économique européenne. Actuellement, les départements du Gard, de l'Hérault, de l'Aude, des Bouches-du-Rhône, du Var, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence valorisent environ 90 000 hectares en produisant du blé dur, cela par l'adaptation particulière de cette plante aux spécificités agroclimatiques des zones méditerranéennes. L'implantation de cette culture à proximité des industries de transformation avec deux semouleries à Marseille a établi une filière appréciable de valorisation. Après l'inquiétude qui s'était emparée des producteurs de céréales régionaux à l'annonce des propositions de prix de la Commission de Bruxelles, c'est maintenant purement le désarroi avec l'annonce des nouvelles propositions en baisse des prix amplifiée encore par le démantèlement des mesures connexes. Aujourd'hui une menace double pèse sur la récolte 1987 : prévision de diminution de 6,7 p. 100 avec une remise en cause du mécanisme du soutien des marchés. Cette situation est insoutenable pour notre région. La culture du blé dur est, dans sa zone traditionnelle, menacée de disparaître. Tour à tour, sont mis en cause les vignes, certaines espèces fruitières, les cultures légumières de plein champ (melons, tomates, oignons, carottes), le blé dur, le blé de force, et sous peu les oléagineux. Les agriculteurs sont de plus en plus en difficulté. Ce n'est pas l'augmentation symbolique de la prime de blé dur qui améliorera la situation. Il lui demande quelles mesures il compte prendre pour sauvegarder cette production de la culture du blé dur.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 17/03/1988
La question du blé dur doit être replacé dans le contexte de la négociation communautaire sur les prix agricoles de la campagne 1987/1988. Le Gouvernement français demandait qu'un pas important fût réalisé dans la réduction des montants compensatoires monétaires. Sur cette question essentielle pour le revenu de nos producteurs et pour l'harmonie des échanges communautaires, nous avons obtenu des résultats décisifs : ainsi, pour les cérérales, les M.C.M. négatifs français sont diminués de près de six points et les M.C.M. positifs allemands et néerlandais passent de 2,4 à 1 point pour disparaître complètement au début de la campagne prochaine. Dans le cas du blé dur, les ministres de l'agriculture devaient, par leurs décisions favoriser le bon écoulement de cette production : il convenait de poursuivre une politique des prix modérée permettant une réduction de l'écart de prix entre le blé dur et le blé tendre et d'alléger certains mécanismes de l'intervention, sans pour autant remettre en cause ses fondements. Cette nécessaire adaptation aux réalités du marché est complétée par des mesures d'aides directes aux exploitations : ainsi, dans les régions de Provence - Alpes - Côte d'Azur et de Languedoc - Roussillon, l'aide à l'hectare pour le blé dur est augmentée de près de 13 p. 100, taux qui est exceptionnel. Dans l'ensemble des régions défavorisées, une aide spéciale pour la culture de blé dur sera accordée au titre des mesures structurelles décidées par le conseil des ministres de l'agriculture en mars 1987. Sans attendre, le Gouvernement français versera une aide dont les modalités seront prochainement exposées. La culture du blé dur joue un rôle important dans les régions méridionales : le Gouvernement s'efforce d'en assurer le développement sur des bases économiques solides.
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