Question de M. BALARELLO José (Alpes-Maritimes - U.R.E.I.) publiée le 02/04/1987
M.José Balarello souhaiterait obtenir de M. le ministre de l'agriculture des précisions sur l'irradiation des aliments. Il lui demande quels sont les avantages et les inconvénients de l'ionisation et quel est l'état de la législation précise sur ce point quant à la protection du consommateur.
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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 10/09/1987
Réponse. -L'application de l'ionisation aux produits alimentaires est une technique qui commence à se développer dans le monde, et en particulier en France. Le traitement consiste en une exposition du produit à des électrons accélérés, rayons gamma, rayons X, dont l'effet principal est une élimination ou une inhibition des germes présents. Cette technique a fait l'objet de travaux scientifiques très importants depuis plus de vingt ans, en particulier dans le cadre d'un programme de synthèse international lancé par l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.), l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (E.A.O.) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (A.I.E.A.). Les résultats de ces travaux ont amené le comité d'experts réuni par ces organismes à conclure en 1980 à l'innocuité des aliments traités par ionisation, et à recommander d'autoriser ce traitement juqu'à la dose de 10 kilograys (KGy). S'appuyant sur cette recommandation et sur une expertise scientifique complémentaire, le conseil supérieur d'hygiène publique de France a estimé à son tour en 1982 que l'incidence du traitement au plan toxicologique avait été suffisamment étudiée pour ne plus avoir à faire l'objet d'un examen particulier dans les dossiers de demande d'autorisation pour les doses d'ionisation inférieures à 10 KGy. L'Académie de médecine a recommandé peu de temps après le développement raisonné de cette technique. En règle générale, l'intérêt de l'ionisation apparaît clairement dans trois cas de figure : la substitution à un traitement chimique. C'est ainsi que l'ionisation peut remplacer certains produits produits chimiques à effet bactéricide, fongicide ou insecticide couramment utilisés ; la combinaison avec un autre traitement, chimique ou thermique, qui peut de ce fait être appliquée de façon plus modérée, améliorant ainsi les qualités nutritionnelles ou organoleptiques du produit fini ; la mise sur le marché de produits dont les caractéristiques ne peuvent être obtenues par un autre traitement : produits totalement exempts de germes pathogènes ou ayant une durée de conservation supérieure aux produits classiques. Comme tous les autres procédés de conservation et de traitement, notamment sur des produits sensibles et dans certaines conditions d'emploi, l'ionisation peut entraîner des défauts organoleptiques indésirables touchant le goût, l'odeur, la coloration, la texture par exemple. De même que la cuisson, le séchage, etc., l'ionisation doit ainsi être appliquée dans des conditions définies de façon rigoureuse, et à des doses qui doivent être adaptées à la nature du produit à traiter. La réglementation française impose un étiquetage mentionnant que les produits ont été traités par ionisation, contrainte qui est d'ailleurs reprise dans le projet de directive européenne. Il est important que l'opinion publique ne soit pas trompée par des questions de terminologie qui pourraient la conduire à confondre contamination radioactive et ionisation, alors même que toute induction de radioactivité dans les produits traités serait en contradiction avec les lois fondamentales de la physique. Sur ce plan de l'étiquetage, comme sur celui de la recherche et de la mise en place progressive de l'outil industriel, le ministère de l'agriculture travaille en liaison avec les professionnels intéressés pour permettre aux producteurs et aux consommateurs français de bénéficier du développement de l'ionisation qui, dans le domaine des produits frais notamment, exige d'être pensée en liaison étroite avec les procédés plus classiques de conservation que sont le froid et les atmosphères contrôles. ; conservation que sont le froid et les atmosphères contrôles.
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