Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 26/03/1987
M.Paul Loridant ayant appris avec intérêt que le Gouvernement avait l'intention de dégager un crédit de 100 millions de francs affecté à la recherche sur le S.I.D.A. demande à Mme le ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi, chargé de la santé et de la famille, de bien vouloir lui exposer la globalité de sa politique vis-à-vis de ce fléau. En effet, il serait dommage que, pour un effet d'annonce, sur un sujet aussi important, les crédits en question soient une opération ponctuelle et ne s'inscrivent pas dans un programme complet associant tous les ministères concernés (santé, jeunesse et sports, recherche et universités, éducation nationale...).
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Réponse du ministère : Santé publiée le 14/01/1988
Réponse. -La politique menée par la France en matière de lutte contre le S.I.D.A. est une politique globale et équilibrée. Elle prend en compte l'information non seulement par sensibilisation de l'ensemble de la population mais également grâce à des actions spécifiques auprès des groupes les plus menacés par l'infection. Le dépistage est obligatoire pour le don de sang, d'organes ou de cellules, mais il doit nécessairement respecter les libertés individuelles et les règles éthiques. Il doit donc être volontaire dans le respect absolu de la confidentialité et du secret médical. La France ne pratique pas de dépistage aux frontières et s'est engagée à informer les voyageurs internationaux. La surveillance et les soins seront dispensés dans des consultations de jour pour les malades ambulatoires et dans les différents services des établissements hospitaliers en fonction de la symptomatologie. Dans un souci d'économie et d'efficacité, les examens biologiques serontcentralisés dans les laboratoires spécialisés. La recherche représente, avec la prévention, l'unique espoir de vaincre le S.I.D.A. Plus de cinquante laboratoires sont actuellement mobilisés et des moyens exceptionnels ont été dégagés. La mise en place de chacun des volets de cette politique n'a été possible qu'avec une coordination nationale très étroite entre les différentes administrations et avec les spécialistes des divers secteurs. Des réunions régulières, tous les deux à trois mois, en groupes pluridisciplinaires, ont permis de mettre en oeuvre rapidement les objectifs communs, de " potentialiser " les moyens humains et financiers, tout en évitant les doubles emplois. La coopération internationale doit permettre, en coordination avec l'O.M.S. et avec les actions menées par la Communauté européenne, de dégager les modalités d'action les plus efficaces sur le plan de la prévention et de la recherche face à cette infection virale nouvelle qui touche désormais toutes les parties du monde. L'ensemble de ces actions sera mené dans le plus parfait respect des règles d'éthique et en tenant compte des données fournies par les évaluations régulières.
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