Question de Mme LUC Hélène (Val-de-Marne - C) publiée le 19/03/1987

Mme Hélène Luc appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de l'enseignement, sur les difficultés d'accès à la formation d'opticien lunetier. Dans ce domaine rien ne bouge. Or, les jeunes intéressés par cette profession se heurtent à deux obstacles. En premier lieu, les frais de scolarité sont prohibitifs. En second lieu, la sélection est très sévère. En 1986, il y a eu, par exemple, deux reçus sur trente-cinq à Morez et deux également à Marseille sur cinquante pour le brevet professionnel. Mais les critères de cette sélection ainsi que les modalités de son contrôle ne sont pas connus. Sur quatre établissements dispensant cette formation, deux sont privés. Les candidats ont donc peu de chance d'accéder à une école de l'enseignement public. J'ajoute que la profession d'opticien lunetier organise elle-même sa formation. C'est vrai pour le C.A.P. de monteur en lunetterie et la formation sociale et professionnelle dispensée par l'Association pour l'enseignement privé de l'optique et l'Union nationale des syndicats d'opticiens de France, associations de caractère privé. Il arrive même que des candidats se trouvent dans l'obligation de s'adresser au service des examens de l'U.N.S.O.F. pour obtenir des renseignements qu'ils ne peuvent obtenir du ministère de l'éducation nationale. Elle lui demande si elle considère cette situation comme normale et s'il ne conviendrait pas de procéder à une rénovation des rapports entre l'éducation nationale et la profession d'opticien lunetier fondés sur des critères incontestables et publics . - Question transmise à M. le ministre de l'éducation nationale.

- page 402


Réponse du ministère : Éducation publiée le 07/05/1987

Réponse. -Le ministère de l'éducation nationale délivre deux diplômes permettant l'accès à la profession d'opticien lunetier : le brevet de technicien supérieur (B.T.S.) et le brevet supérieur (B.P.). S'agissant du B.T.S., la formation est dispensée dans deux lycées publics, le lycée technique Fresnel de Paris et le lycée technique Victor-Bérard de Morez. Le premier accueille actuellement, sur les deux années de formation, 120 élèves : soixante dans les deux divisions de T.S. 1., soixante dans les deux divisions de T.S. 2. Le second accueille 210 élèves répartis en quatre divisions de T.S. 1. (cent vingt élèves) et trois division de T.S. 2. (quatre-vingt-dix élèves). A ces effectifs, il faut ajouter les soixante-dix étudiants de l'I.U.T. de Marseille qui préparent un diplôme d'université en optique, mais qui subissent également l'examen du B.T.S. Deux établissements privés préparent également des candidats au B.T.S. : l'école d'optique lunetterie de Lille qui aprésenté en 1985 quatre-vingt élèves à l'examen et l'école supérieure d'optométrie de Bures-sur-Yvette qui a présenté quatre-vingt-cinq élèves à l'examen. Ces chiffres montrent que les possibilités d'accueil de l'enseignement public sont donc tout à fait satisfaisantes par rapport à l'enseignement privé. Par ailleurs, parmi les élèves de l'enseignement public, ceux qui sont les enfants d'opticiens-lunetiers sont très largement minoritaires : 10 p. 100 environ au lycée Fresnel, 20 à 25 p. 100 au lycée Victor-Bérard. La scolarité de technicien supérieur exige en effet un investissement financier personnel des élèves et de leur famille pour acquérir le petit outillage nécessaire. Celui-ci représente une somme comprise entre 1 500 et 2 000 F., mais reste un investissement qui sera amorti sur l'ensemble de la carrière du technicien supérieur. Le B.P. est un diplôme réservé aux candidats déjà titulaires d'une expérience professionnelle qui ont en outre suivi une formation théorique et pratique de 400 heures. Le lycée Fresnel de Paris prête ses installations pour une formation organisée par l'association pour l'enseignement privé de l'optique en cours de promotion sociale. L'école de Bures-sur-Yvette assure également une préparation. Au total, pour les trois groupes d'épreuves de l'examen, le service interacadémique des examens de Paris-Créteil-Versailles a enregistré trois cent vingt candidatures au B.P. en 1985. Les deux examens sont organisés sous l'entière responsabilité du ministère de l'éducation nationale. La profession participe aux jurys mais sa représentation dans ceux-ci (réglementairement, elle représente 50 p. 100 des membres) exclut toute possibilité de délivrer " ses propres diplômes ". Il faut ajouter que la correction des épreuves écrites est effectuée sous le couvert de l'anonymat. Enfin, les services du ministère, bureaux DLC 4 pour le B.P. , DLC 5 pour le B.T.S., les services académiques, les C.I.O. sontà la disposition du public pour toute information.

- page 708

Page mise à jour le