Question de M. DURAFOUR Michel (Loire - G.D.) publiée le 12/03/1987
M. Michel Durafour attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur la modification des perspectives gouvernementales en matière de hausse des prix. L'hypothèse initiale, qui retenait une hausse des prix pour l'année 1987 de 2 p. 100, vient en effet d'être portée à 2,5 p. 100. La hausse des prix du mois de janvier, qui a été de 0,9 p. 100, bien que ne permettant pas d'apprécier les résultats sur l'ensemble d'une année, rend le rythme de désinflation prévu difficile à atteindre. Il supposerait, en effet, que la modération des hausses des salaires ne soit pas remise en cause et que producteurs et distributeurs, après avoir reconstitué leurs marges de mi-1985 au début de 1987, répercutent dans leurs prix le ralentissement de leurs coûts. Il lui demande donc par quels moyens il entend tenir ces objectifs drastiques afin de ne pas enregistrer une reprise de la spirale inflationniste.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 04/06/1987
Réponse. -La progression des prix à la consommation a été forte en janvier 1987, ainsi que l'observe l'honorable parlementaire (0,9 p. 100). Toutefois, l'indice de février, beaucoup plus modéré (0,2 p. 100), montre bien que le chiffre du mois de janvier a un caractère exceptionnel, lié à une conjonction de circonstances défavorables, dont la plus importante est la vive remontée des cours des produits pétroliers. Celui de mars (0,1 p. 100) confirme cette analyse. S'il est normal que les indices puissent fluctuer d'un mois sur l'autre, les facteurs fondamentaux qui régissent la formation des prix en France continuent d'aller dans le sens de la désinflation : la politique salariale s'applique conformément aux normes strictes qui ont été définies ; les marges des entreprises ont généralement retrouvé leur niveau d'avant le premier choc pétrolier et les résultats des dernières enquêtes sur la conjoncture laissent penser que leur croissance tend à se ralentir, tout en autorisant une reprise de l'investissement ; en outre, une série d'actions vigoureuses en faveur du développement de la concurrence par l'amélioration de la transparence des prix et des conditions de vente dans les secteurs moins exposés à la concurrence internationale a été engagée. Ainsi le renforcement des règles d'information du consommateur et la mise en place des comités départementaux de la consommation devraient avoir un effet modérateur sur l'évolution des prix ; enfin, le contexte international est, du point de vue de la maîtrise des prix, redevenu favorable : les cours du pétrole ont fortement diminué depuis la fin du mois de février et, de l'avis des experts, leur niveau actuel peut constituer un point d'équilibre. Par ailleurs, les perspectives de croissance dans le monde, récemment révisées à la baisse, ne fournissent aucune raison de penser que les mois qui viennent se traduiront par un contexte inflationniste.
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