Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 26/02/1987

M.Paul Loridant attire l'attention du M. le ministre délégué auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de la recherche et de l'enseignement supérieur, sur le projet du département informatique de l'I.U.T. (Institut universitaire de technologie) d'Orsay (Essonne). Pour l'année universitaire 1987-1988, ce dernier prévoit en effet d'organiser un enseignement post-D.U.T. Les entreprises consultées par la direction de l'établissement y semblent favorables. Il rappelle que la mission des I.U.T. telle qu'elle avait été définie lors de leur création, voici environ vingt ans, était de former des techniciens supérieurs en deux ans. Il serait souhaitable de tirer un bilan de cette expérience et d'envisager des mutations, en permettant notamment aux étudiants qui le souhaitent une formation complémentaire de type BAC + 3. Deux raisons peuvent être avancées : d'une part, cette formation en trois ans va correspondre au diplôme européen de technicien supérieur ; d'autre part, un tassement des embauches BAC + 2 est perceptible aujourd'hui. De plus, des instituts privés proposent des formations complémentaires aux jeunes diplômés des I.U.T. dans certaines formations. En conséquence, il lui demande si son administration envisage de soutenir l'initiative du département informatique de l'I.U.T. d'Orsay et si, à titre expérimental, la possibilité d'une formation complémentaire d'une année ne pourrait pas être menée dans quelques instituts universitaires de technologie.

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Réponse du ministère : Recherche et enseignement supérieur publiée le 25/06/1987

Réponse. -La formation dispensée par les instituts universitaires de technologie (I.U.T.) en deux ans après le baccalauréat est à la fois plus spécialisée que la formation d'ingénieur et plus large que celle de technicien. L'expérience a montré qu'une telle formation, fondée sur une pédagogie originale comportant une part substantielle d'apprentissages pratiques et sur une utilisation optimale du temps disponible, répond aux besoins des entreprises aussi bien dans le secteur industriel que dans celui des services. La reconnaissance du diplôme universitaire de technologie dans un grand nombre de conventions collectives comme diplôme donnant accès aux emplois de niveau III confirme cette réussite. Il convient d'ajouter que le groupe de réflexion constitué en 1983 en vue de réfléchir notamment sur l'opportunité de l'allongement des cursus dispensés en I.U.T. s'était prononcé nettement pour le maintien de l'obtention du diplôme universitaire de technologie à l'issue de deux années d'études. La différence d'appellation entre les " techniciens supérieurs " français et les " ingénieurs techniciens " d'autres pays européens n'implique par une différence de niveau et les comparaisons internationales doivent être, sur ce point, maniées avec précaution : le titre d'ingénieur sanctionne, en France, une formation de cinq ans après le baccalauréat alors que, dans les pays anglo-saxons, il se rencontre couramment à un niveau moins élevé. C'est le contenu de la formation des " ingénieurs techniciens " qui servit de référence lorsque furent définies les structures et les conditions de fonctionnement des I.U.T. et il n'apparaît pas que les titulaires du D.U.T. aient eu, jusqu'à présent, à souffrir de la comparaison avec des techniciens étrangers pourvus d'un titre un peu différent mais recouvrant un niveau de qualification comparable. Il n'est donc pas envisagé, pour le moment, d'allonger la durée de la formation dispensée par les I.U.T. Ceci n'interdit cependant pas aux I.U.T., dans un grand nombre de cas, pourvu qu'ils trouvent de leur propre initiative les ressouces nécessaires, de dispenser à leurs diplômes un complément de formation de quelques mois, leur permettant ainsi de se perfectionner dans un secteur d'application particulier de leur spécialité.

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