Question de M. LORIDANT Paul (Essonne - SOC) publiée le 26/02/1987

M. Paul Loridant, ayant pris connaissance de l'augmentation des prix à la consommation pour 1986, attire l'attention de M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, sur la relative fragilité de ce résultat. En effet, il lui rappelle que, si les prix à la consommation ont augmenté de 2,7 p. 100 en moyenne, ce bon résultat est essentiellement dû à l'évolution des prix des combustibles. Hors énergie, l'augmentation des prix en moyenne annuelle a été de 4,4 p. 100 en 1986, ce qui paraît excessif. En conséquence, il lui demande si l'année 1986 ne marque pas un renversement de tendance en matière de désinflation.

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Réponse du ministère : Économie publiée le 09/04/1987

Réponse. -La désinflation s'est poursuivie en 1986. Le glissement annuel de l'indice d'ensemble est passé de 4,7 p. 100 en 1985 à 2,1 p. 100 en 1986 (- 2,1 points). La progression en moyenne annuelle a été de 2,7 p. 100 contre 5,8 p. 100 l'année précédente (- 3,1 points). Il est exact, comme l'indique l'honorable parlementaire, que la baisse des prix de l'énergie a joué un rôle important dans cette réduction de l'inflation. Elle ne l'explique cependant pas en totalité. Hors énergie, le glissement annuel des prix est passé de 5,2 p. 100 à 4 p. 100 et leur évolution en moyenne de 5,5 p. 100 à 4,6 p. 100. Les principaux postes de l'indice hors énergie ont décéléré en 1986. Les prix des produits alimentaires ont connu un ralentissement sensible : + 2,5 p. 100 en glissement annuel 1986, contre 4,7 p. 100 en 1985 (- 2,2 points). Les prix des produits manufacturés, qui représentent la plus grosse part de l'indice (près du tiers), ont continué à connaître une décroissance régulière de leur rythme d'inflation : 4,5 p. 100 en 1986 contre 5,3 p. 100 en 1985 (- 0,8 point). Les prix des services privés, malgré leur libération progressive en cours d'année, n'ont augmenté que de 5,1 p. 100, alors qu'ils avaient progressé de 5,8 p. 100 en 1985 ; leur rythme de croissance s'est donc réduit de 0,7 point. Enfin, durant l'année 1986, les hausses des loyers (5,1 p. 100) et des services de santé (2,7 p. 100 sont également moindre que les évolutions correspondantes observées en 1985 (respectivement 6,2 p. 100 et 3,5 p. 100). L'amélioration continue de la situation des entreprises et la restauration de leurs marges, la poursuite du mouvement de baisse des matières premières, la modération des évolutions salariales, constituent des facteurs de fond dont la transformation va dans le sens d'une réduction structurelle de l'inflation ; c'est pourquoi rien ne permet de penser que l'année 1986 marque un renversement de tendances en matière de désinflation, ainsi que devraient le montrer les résultats de 1987.

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