Question de M. ROUX Olivier (Français établis hors de France - UC) publiée le 12/02/1987
M.Olivier Roux attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'utilisation et l'évolution de la langue française. Certes, il est normal que des mots soient créés pour désigner les objets nouveaux engendrés par le progrès scientifique et technique. Néanmoins, l'abus des mots et des tournures anglaises dans le vocabulaire de l'aéronautique, de l'informatique, de la publicité et de la communication est encore trop courant. A cet égard, les autorités linguistiques comme l'Académie française, les commissions de terminologie auprès des ministères, le corps enseignant jouent un rôle fondamental dans l'évolution de la langue française. Quant à l'action louable des pouvoirs publics, elle est parfois freinée par l'existence simultanée et souvent concurrente d'un secrétariat d'Etat à la francophonie, d'un commissariat général de la langue française, d'un comité consultatif de la langue française, d'un Haut Conseil à la francophonie et d'un service des affaires francophones au ministère des affaires étrangères. Il lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour renforcer la coordination interministérielle afin d'harmoniser les efforts des administrations françaises. Ainsi serait renforcé l'irremplaçable atout culturel, commercial, technique et diplomatique que représente notre langue.
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Transmise au ministère : Francophonie
Réponse du ministère : Francophonie publiée le 15/10/1987
Réponse. -Les structures francophones ont un caractère nécessairement complexe dans la mesure où elles touchent des domaines très divers de la vie nationale, culture, éducation, relations internationales, politique linguistique, recherche scientifique. Parmi les différents organismes participant au développement de la francophonie, ceux cités par l'honorable parlementaire jouent des rôles différents, qui créent entre eux une véritable complémentarité. Ainsi, le haut conseil de la francophonie, placé auprès du Président de la République, est un organisme consultatif chargé d'une mission de réflexion générale sur le développement de la langue française à travers le monde. Sa composition l'ouvre en outre à de nombreuses personnalités étrangères de la francophonie. Dans le domaine de la terminologie et de la néologie, l'Académie française codifie l'usage du vocabulaire courant, tandis que les commissions de terminologie ont pour but de fixer précisément l'usage du vocabulaire scientifique. L'action de ces commissions sera notablement renforcée par la création en 1987 d'un service public de terminologie dans le cadre du C.N.R.S., en raison de l'accroissement très rapide de ce vocabulaire, estimé à une quinzaine de millions de mots actuellement. Le commissariat général de la langue française, placé sous l'autorité du Premier ministre et mis à disposition du secrétariat d'Etat en tant que de besoin, est chargé notamment de coordonner les travaux effectués en matière de terminologie et les actions visant à la diffusion du français par des moyens autres que scolaires. Le service des affaires francophones a pour mission de suivre, au sein du ministère des affaires étrangères, les actions menées par la France à l'étranger dans le domaine de l'enseignement et de la coopération, plus particulièrement avec les pays francophones. Il a eu en particulier pour mission d'assumer le secrétariat permanent du comité international du suivi de la conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement des pays ayant en commun l'usage du français, entre février 1986 et septembre 1987. D'autres administrations participent également à l'action en faveur de la francophonie, particulièrement au sein des ministères des affaires étrangères, de la coopération, de l'éducation nationale et de la culture et communication. C'est précisément la diversité de ces organismes qui a motivé la création d'un secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la francophonie, qui assure entre eux une coordination dont l'efficacité a pu se renforcer sensiblement au cours des derniers mois. D'ailleurs, le secrétariat d'Etat, qui dispose en tant que de besoin du commissariat général de la langue française, peut faire appel dans le cadre de son activité aux différents services spécialisés en matière de francophonie dans les autres ministères. Cette faculté permet de favoriser très concrètement l'harmonisation des diverses administrations. Enfin, le comité interministériel des relations culturelles extérieures, dont l'objet est également de renforcer cette cohérence, s'est réuni pour la première fois à la fin du printemps 1987 autour d'un ordre du jour portant sur les questions francophones. La poursuite des ces réunions souhaitée par le secrétariat d'Etat contribuera de la même façon à une coordination toujours plus précise de l'action gouvernementale dans le domaine de la francophonie.
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