Question de M. VIZET Robert (Essonne - C) publiée le 05/02/1987
M. Robert Vizet attire l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur la situation de la Compagnie générale de géophysique dont le siège social est situé à 91 - Massy, notamment en ce qui concerne la décision de la direction du groupe de procéder à de nombreux licenciements, volontaires ou non, de travailleurs de cette entreprise. Or il s'agit d'une des trois premières sociétés mondiales spécialisées dans la sismique et dont le principal débouché est la prospection pétrolière. La direction prend prétexte de la contraction du marché pétrolier pour imposer tantôt des réductions de salaires, tantôt des départs volontaires pour, prétend-elle, maintenir son niveau de compétitivité. Mais jusqu'à présent cette politique n'a pas apporté les résultats escomptés et il est demandé aux travailleurs de nouveaux sacrifices qui risquent d'affaiblir encore le potentiel matériel et humain comme le savoir-faire d'un personnel hautement qualifié. Po urtant la Compagnie générale de géophysique devrait pouvoir bénéficier de l'appui financier important que constituent ses principaux actionnaires dont la situation est présentée comme particulièrement bonne s'agissant d'Elf Aquitaine, Total, Sogérap ainsi que Paribas. D'autant qu'un retournement de la conjoncture pétrolière est prévu par les spécialistes et que, d'autre part, la prospection de marchés en U.R.S.S., Chine, Inde et dans les pays socialistes, ainsi que dans certains autres pays recherchant leur indépendance énergétique, devrait permettre à la C.G.G. de développer ses activités extérieures. Si l'on ajoute qu'il devrait être possible d'engager une politique de coopération entre toutes les entreprises de la filière pétrolière ainsi qu'avec le B.R.G.M., les perspectives de développement des activités de la C.G.G. ne relèvent pas de l'utopie, à condition qu'une volonté politique fondée sur l'intérêt économique national se manifeste à tous les niveaux. C'est d'ailleurs ce que semble indiquer le P.D.G. du groupe dans son allocution devant l'assemblée générale ordinaire du 12 juin 1986 : " A moyen terme, l'avenir de l'exploration nous paraît néanmoins assuré : le rôle essentiel du pétrole comparé à celui des autres ressources énergétiques n'étant pas fondamentalement menacé, il sera indispensable pendant longtemps encore de maintenir les réserves à un niveau suffisant : l'efficacité de l'outil géophysique pour l'exploration, déjà remarquable, est encore susceptible de très grands progrès. " C'est pourquoi il lui est demandé quelles mesures il compte prendre pour s'opposer aux licenciements, déguisés ou non, à C.G.G. Massy et faire prévaloir une politique qui permette à ce groupe national de continuer de jouer son rôle de premier plan dans la recherche sismique et la prospection pétrolière et ce en concertation avec les représentants du personnel.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 07/05/1987
Réponse. - La brutale chute des prix du pétrole intervenue dans les premiers mois de 1986 a eu pour conséquence une sévère réduction des revenus des compagnies pétrolières. Celles-ci ont réagi par une diminution drastique de leurs investissements, particulièrement sensible dans le secteur de l'exploitation pétrolière où les réductions de budget annoncées ont couramment été de 40 p. 100. L'industrie parapétrolière dans son ensemble a durement ressenti cette brutale réduction de son marché. L'industrie française n'a pas été épargnée, et en particulier la Compagnie générale de géophysique qui figure parmi les principales sociétés de services dans le domaine de l'exploitation pétrolière. Il était donc de la responsabilité de la direction de C.G.G. d'assurer l'adaptation de la société aux nouvelles conditions de son marché. Elle assure avoir tout mis en oeuvre pour limiter dans la mesure du possible les conséquences sociales de cette nécessaire adaptation. En particulier : de fin 1985 à fin 1987, elle prévoit que l'effectif sous statut français aura diminué d'environ un quart, alors que le chiffre d'affaires de l'entreprise aura été presque divisé par deux. Cette modération a d'ailleurs été rendue possible par la coopération du personnel, qui a accepté au printemps 1986 une réduction des rémunérations réduisant ainsi le nombre des licenciements : à de très rares exceptions près, les départs se sont faits sur la base du volontariat. Les marchés de la Chine, de l'Union soviétique et des autres pays socialistes dont il est souligné avec raison tout l'intérêt dans la conjoncture actuelle, ont été activement prospectés par C.G.G. qui y a remporté de réels succès, telle la fourniture de sept équipes de géophysique terrestre à l'Union Soviétique, signée il y a quelques semaines. Ces marchés ne peuvent cependant à eux seuls masquer la brutale diminution de l'activité géophysique dans le reste du monde, et posent souvent des problèmes de conditions financières.
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