Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 15/01/1987

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports, chargé des transports, comment la S.N.C.F., épuisée par l'action de certains syndicats, pourra en 1987 maintenir les caps du redressement des comptes et du renforcement de la compétitivité ; quelles mesures pourra-t-elle prendre pour résister à la concurrence de la route et des voies aériennes qui ont permis aux Français de se déplacer presque normalement pendant les fêtes de fin d'année.

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Réponse du ministère : Transports publiée le 12/03/1987

Réponse. -Le contrat de plan passé entre l'Etat et la S.N.C.F. pour la période 1985-1989 fixe les objectifs de redressement financier de l'entreprise. Ce redressement a été amorcé dès 1985, l'excédent brut d'exploitation atteignant près de 5,6 milliards de francs, en progression de plus de 1,5 milliard de francs par rapport à l'année précédente. Le conflit social qu'a connu la S.N.C.F. entre le 20 décembre 1986 et le début du mois de janvier 1987 entraîne sur cette période une importante perte de recettes et, par conséquent, une dégradation des comptes de l'entreprise pour les exercices 1986 et 1987. Selon des estimations provisoires, l'excédent brut d'exploitation qui aurait atteint en 1986 un montant de l'ordre de 6,6 milliards de francs en l'absence de grève, s'élèverait à environ 5,8 milliards de francs, soit un montant comparable à celui de l'année précédente. La grève a donc annulé, en 1986, l'effort de redressement entrepris par la S.N.C.F. La grève a également des répercussions au-delà de la période pendant laquelle le trafic a été interrompu, notamment dans le domaine des marchandises, où certains clients pourraient renoncer au transport ferroviaire par crainte d'un nouveau conflit social, ou du moins rééquilibrer leurs acheminements au profit d'autres modes de transport. Il serait bien entendu prématuré d'estimer ce contrecoup éventuel de la grève. Il appartient à l'entreprise de mener une politique commerciale apte à reconquérir la confiance de ses clients et à favoriser le développement de certaines catégories de trafic, où un potentiel de croissance existe. Certaines mesures en ce sens ont été prises dès la fin du conflit, notamment pour atténuer les inconvénients de la grève en matière de transport de marchandises et favoriser les voyages en famille. Dans le domaine des marchandises, la S.N.C.F. doit faire face à une tendance à long terme de baisse de certains trafics lourds et à une concurrence accrue des transports routiers, du fait notamment de la baisse du prix des carburants. L'entreprise a élaboré des projets techniques destinés, à long terme, à améliorer la qualité des prestations tout en diminuant les coûts. Dans le domaine des voyageurs, le développement du réseau ferroviaire à grande vitesse constitue pour la S.N.C.F. un atout essentiel. Le redressement financier, et notamment le retour à l'équilibre des comptes en 1989, reste une priorité essentielle de la S.N.C.F.

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