Question de M. HERMENT Rémi (Meuse - UC) publiée le 08/01/1987

M.Rémi Herment attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales et de l'emploi sur le développement de la maladie d'Alzheimer, laquelle affecterait aujourd'hui 10 p. 100 de la population âgée de plus de soixante ans. Il souhaiterait savoir s'il ne lui paraît pas opportun d'informer plus largement la population sur les conséquences de cette maladie, sur les moyens de prévention et de soins de ce fléau silencieux et mal connu du grand public, et désirerait connaître ses intentions à ce propos.

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Réponse du ministère : Affaires sociales publiée le 20/08/1987

Réponse. -La maladie d'Alzheimer constitue un problème majeur dans le domaine de la santé des personnes âgées. Cette maladie dégénérative est en effet à l'origine de sérieuses perturbations de la mémoire (perte de mémoire des événements récents, désorientation dans l'espace) et de certaines fonctions intellectuelles (trouble du langage et du raisonnement). On peut estimer qu'elle touche aujourd'hui 5 à 10 p. 100 des personnes âgées de plus de soixante-cinq ans et de 10 à 20 p. 100 des plus de quatre-vingts ans. Le nombre des personnes âgées qui en sont atteintes est en augmentation mais cela est lié à l'évolution démographique de notre pays qui se traduit par un vieillissement de la population. Les manifestations de cette maladie sont variées et c'est pourquoi sa prise en charge doit l'être aussi. Il faut prévoir des aides à domicile et la réflexion engagée sur les alternatives à l'hospitalisation par le ministre délégué chargé de la santé et de la famille devrait permettre des évolutions positives. La loi n° 87-39 du 27 janvier 1987 portant diverses mesures d'ordre social exonère des charges sociales dans la limite de 6 000 francs par trimestre les personnes âgées de plus de soixante-dix ans qui emploient une personne pour les courses, le ménage, l'aide à la maison, ainsi que les associations intermédiaires ayant vocation à embaucher à titre onéreux des demandeurs d'emploi pour assurer un certain nombre de services. De plus, ces personnes âgées déduiront de leur revenu imposable le montant des salaires et charges sociales jusqu'à 10 000 francs maximum. L'association France-Alzheimer a bénéficié en 1986 d'une subvention pour l'aider à développer son action dans le soutien aux familles. Le diagnostic et la mise en route de traitements (y compris dans les établissements psychiatriques) devront être améliorés et les conditions d'hébergement en institution quand celui-ci devient nécessaire devront être adaptées à cette affection. En ce qui concerne la recherche, de nombreuses équipes se consacrent en France à l'étude de la maladie d'Alzheimer, tant dans le domaine de l'épidémiologie que de la recherche clinique, et à cet égard la création d'une intercommission de gérontologie à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (I.N.S.E.R.M.) devrait aider au développement des travaux sur cette maladie. C'est donc à tous ces niveaux que les pouvoirs publics entendent dès à présent agir pour améliorer la vie des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer et de leur entourage et, dans l'avenir, permettre une prise en charge précoce.

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