Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 11/12/1986
M.Roland Courteau expose à M. le ministre de l'éducation nationale que depuis 1979, suite au rapport de MM. les professeurs Gros, Jacob et Royer, un consensus s'est établi concernant la nécessité de développer la biologie dans l'enseignement français afin que disparaisse la distorsion constatée entre l'importance de cette discipline dans notre société et la place qu'elle occupait dans l'enseignement. Or, le projet de restructuration des lycées préparé par le ministère de l'éducation nationale prévoirait la disparition de l'enseignement obligatoire et continu des sciences biologiques et géologiques dans une partie du cursus de nombreux lycéens et en particulier de celui des élèves des futures sections littéraires et économiques. Le remplacement de cet enseignement par un enseignement optionnel constituerait un recul très important pour l'équilibre des disciplines nécessaires à une formation culturelle qui réponde aux exigences de notre temps. Cela surprend d'autant plus que les principaux problèmes auxquels ont à faire face les sociétés (démographie, alimentation, environnement, énergie...) dépendent essentiellement de facteurs biologiques et géologiques. Les membres de l'académie des sciences et en particulier MM. Auboin, Dausset, Hamburger et Millot ont souligné la gravité d'une telle mesure. Le Gouvernement lui-même a mis en relief l'importance de la biologie-géologie dans la formation du citoyen à propos de la prévention et de l'éducation à la santé (drogue, alimentation...), de l'éthique et de la connaissance des risques naturels majeurs... Le palliatif envisagé sous forme d'une option constitue un leurre car, comme cela est vécu actuellement dans de nombreux lycées en terminales A et B, l'ouverture de l'option dépend uniquement des moyens budgétaires globalisés de l'établissement (appelés dotation horaire globale) et cela indépendamment des demandes formulée par les familles. Il faut ajouter que la suppression de cet enseignement scientifique expérimental écarterait les lycéens concernés d'un certain nombre de carrières qui leur sont actuellement accessibles. Une telle situation apparaît d'une grande gravité dans le contexte économique actuel. Il lui demande donc s'il entend tenir compte dans son projet des recommandations partagées par 10 000 enseignants de biologie-géologie et de très nombreux parents et élèves.
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Réponse du ministère : Éducation publiée le 12/02/1987
Réponse. -L'évolution de notre société caractérisée, notamment, par une demande pressante de scolarisation a conduit le ministre de l'éducation nationale à ouvrir une consultation destinée à recueillir l'avis des partenaires du système éducatif sur la manière d'envisager une meilleure adaptation des lycées aux exigences du monde moderne. Cette adaptation se fonde sur le principe d'un allégement des horaires de cours, en faveur d'un temps consacré à l'aide au travail personnel dont pourront profiter les lycéens. La consultation en est à ses débuts ; elle se poursuivra, dans le constant souci d'une réflexion sereine et efficace et c'est avec le plus grand intérêt que les remarques de chacun ont été et seront prises en compte et intégrées. Comme le ministre l'a donc déjà annoncé, la rentrée 1987 se fera dans les mêmes conditions que la rentrée 1986. Les horaires de la classe de seconde, seront les mêmes que ceux qui sont aujourd'hui en vigueur. Les moyens supplémentaires mis en place pour la rentrée 1987 devront être utilisés prioritairement pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions. Les programmes vont être publiés, et seront applicables à la rentrée prochaine. Les élèves qui entreront en seconde à la rentrée 1987 entreront ensuite dans les classes de première puis de terminale telles qu'elles existent à l'heure actuelle. Ils passeront, en 1990, le même baccalauréat qu'aujourd'hui. Il convient, en effet, de prendre le temps d'établir les points de convergence sur les adaptations nécessaires de notre système scolaire et universitaire.
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