Question de M. PERCHERON Daniel (Pas-de-Calais - SOC) publiée le 09/10/1986
M. Daniel Percheron attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports, chargé des transports, à propos de la conduite par temps de brouillard. En effet, le brouillard est un danger qu'ignorent trop souvent les automobilistes. Les études statistiques, effectuées sur autoroute, ont montré que 9 p. 100 des automobilistes sont en danger quand la visibilité est inférieure à 50 mètres. Quelle que soit la distance de visibilité en dessous de 100 mètres, la vitesse est trop élevée de 25 p. 100 en moyenne par rapport à ce qu'elle devrait être. Devant ces faits, il lui demande de préciser sa position et ses intentions . - Question transmise à M. le ministre de l'équipement, du logement, de l'aménagement du territoire et des transports.
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Réponse du ministère : Équipement publiée le 08/01/1987
Réponse. -Le danger résultant de la conduite en situation de brouillard est souvent mal perçu par les automobilistes, en particulier sur autoroute où le conducteur est faussement sécurisé par la certitude qu'aucun véhicule ne peut venir en face de lui. Si, dans un premier temps, un ralentissement des véhicules est généralement observé avec l'apparition du brouillard, leur vitesse augmente ensuite progressivement par un phénomène d'entraînement. Les vitesses atteintes (100-110 kilomètres à heure) peuvent devenir incompatibles, du point de vue de la sécurité, avec les distances constatées entre véhicules et la visibilité. Lorsque les débits sont importants, le moindre incident (changement de file, freinage brusque, etc.) est alors la cause d'accidents en chaîne. Des expériences visant à mettre au point une signalisation diminuant sensiblement les vitesses pratiquées dans le brouillard ont été réalisées depuis une dizaine d'années. Les équipements du type " lampes à éclats " se révèlent peu efficaces. La réduction de vitesse au droit de la lampe est faible (10 à 20 p. 100) et celle-ci n'est maintenue que sur une courte distance (500 à 800 mètres, dès que la visibilité est supérieure à 50 mètres. Ces expériences ont montré que, pour être suivi d'effet, le conseil à l'usager devrait être fonction des conditions réellement rencontrées. Or, jusqu'à ces dernières années, le problème de la fiabilité des appareils de mesure de visibilité n'avait pu être résolu. D'importants progrès semblent maintenant avoir été réalisés et une expérience de détection de brouillard et d'affichage, au moyen de panneaux à fibres optiques, d'une vitesse variant entre 20 et 100 kilomètres à l'heure est actuellement en cours sur l'autoroute A 10 au nord de Bordeaux. En cas de résultats favorables, et après analyse des coûts d'investissement et de fonctionnement, une extension éventuelle de ce dispositif pourrait être envisagée sur les sections d'autoroute où l'apparition de brouillard est la plus fréquente. Pour l'immédiat, l'action la plus efficace pour remédier aux comportements décrits plus haut consiste en une meilleure information des usagers, et de nombreuses campagnes ont été menées en ce sens. Il faut rappeler ici en particulier la règle des " trois V " applicable sur autoroute et basée sur la visibilité, la vitesse et le véhicule qui précède : un automobiliste face au brouillard, avec une visibilité de 50 mètres, doit ainsi ramener sa vitesse à 50 kilomètres à l'heure maximum et rouler au moins à 50 mètres de la voiture qui le précède. Enfin, l'information routière devrait jouer un rôle de plus en plus important dans la prévention des accidents par temps de brouillard avec tout d'abord une préalerte rendue possible par le développement de la météorologie routière (amélioration des prévisions à court terme des brouillards épais) puis avec l'alerte en temps réel renseignant les usagers surla localisation du brouillard et son intensité. Le développement de cette information se révèle d'autant plus indispensable que le problème posé ne se limite pas aux autoroutes et que, quelles que soient les améliorations techniques prévisibles dans un avenir proche, il ne peut être envisageable de couvrir l'ensemble du réseau routier par des dispositifs nécessairement sophistiqués et coûteux.
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