Question de M. FRANCOU Jean (Bouches-du-Rhône - UC) publiée le 09/10/1986
M. Jean Francou appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les difficultés rencontrées par le contingent français de la F.I.N.U.L. au Liban. Après les initiatives prises par le Gouvernement français tendant à mieux organiser la protection de nos soldats servant sous l'égide de l'O.N.U. au Liban, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les raisons qui lui semblent encore militer pour le maintien de la présence française au sein de cette force internationale alors qu'à l'évidence le prestige et l'influence de la France auraient tout à gagner dans une redéfinition de la mission de la F.I.N.U.L. et dans de nouvelles initiatives prises dans le cadre européen par notre pays pour aider davantage les populations libanaises, notamment celles qui nous sont proches, à reconstruire un Etat libanais indépendant.
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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 21/05/1987
Réponse. -Dès le mois d'avril 1986, le Gouvernement avait appelé l'attention des Nations Unies sur les graves problèmes rencontrés par la F.I.N.U.L. au Sud Liban. A la suite des attaques meurtrières dont a été victime notre contingent l'été dernier, le Gouvernement a saisi le Conseil de sécurité afin que la force des Nations Unies puisse exercer sa mission dans des conditions plus conformes au mandat défini en 1978, et rétablir des relations plus normales avec l'ensemble de la population libanaise. C'est ainsi, à l'initiative de la France, que le Conseil de sécurité a adopté, le 23 septembre 1986, une résolution recommandant l'adoption de mesures de sécurité supplémentaires, demandant la fin de toute présence militaire non acceptée par les autorités libanaises au Sud Liban et le déploiement de la force jusqu'à la frontière internationale. Les propositions du secrétaire général des Nations Unies du 26 novembre visant à l'application de cette résolution ont conduit à une restructuration de notre contingent et à une nette amélioration de la sécurité de tous les contingents. M. Perez de Cuellar a engagé, simultanément, des conversations avec les parties concernées en vue d'aboutir à l'application effective du mandat de la force, conformément à la résolution n° 587. S'il est vrai que les obstacles demeurent nombreux sur cette voie, le Gouvernement estime que la participation de notre pays à la F.I.N.U.L. doit être maintenue. Une très large majorité des responsables politiques et religieux libanais lui ont demandé de maintenir sa présence au sein d'une force qui contribue, quoique de manière encore insuffisante, à la sécurité et à la tranquillité des populations du Sud Liban, là où elle est présente. Un retrait précipiterait cette région dans une situation encore plus chaotique dont les populations civiles seraient les premières victimes. La France apporte ainsi sa contribution aux efforts de la Communauté internationale visant à restaurer l'autorité du Gouvernement libanais sur cette partie de son territoire. Cette contribution a pris, depuis 1978, des formes diverses en fonction de la situation qui prévalait à un moment donné. Il en va de même aujourd'hui. La France, d'autre part, entretient avec le Liban une coopération culturelle, scientifique et technique active et importante et fournit aux populations libanaises une assistance humanitaire appréciée, en sus de l'aide européenne à laquelle elle contribue largement. L'action proprement bilatérale de coopération, l'action communautaire qui mérite d'être encore développée et notre participation à la F.I.N.U.L. concourent à alléger les souffrances des populations durement éprouvées par onze années de guerre.
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