Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 04/09/1986
M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre d'Etat, ministre de l'économie, des finances et de la privatisation, s'il partage les conclusions pessimistes du dernier rapport annuel de la C.N.U.C.E.D. concernant les effets que pourraient avoir sur l'économie les tendances déflationnistes qui se manifestent actuellement. La déflation représente-t-elle " une menace insidieuse sur la prospérité mondiale ". Comment pourrait se traduire une volonté commune qui permettrait aux pays industriels de réactiver le commerce international et d'engager des actions ponctuelles de relance de leurs économies.
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Réponse du ministère : Économie publiée le 30/10/1986
Réponse. -Le rapport annuel 1986 de la conférence des Nations-Unis pour le commerce et le développement évoque les conséquences négatives des pressions déflationnistes sur la croissance économique mondiale. Ce rapport préparé par le secrétariat de la C.N.U.C.E.D. n'engage que sa responsabilité et non pas celle des Etats membres. Lors du dernier conseil du commerce et du développement qui s'est tenu à Genève en septembre, nos représentants ont indiqué qu'ils ne partageaient pas l'ensemble des conclusions du rapport. En effet la réduction de l'inflation mondiale est un préalable incontournable à la reprise d'un processus de croissance équilibré : la maîtrise de l'inflation doit rester au coeur de toute statégie économique. Elle seule peut faire espérer une réduction des taux d'intérêt réel. Cette politique de désinflation doit cependant être menée de manière à ne pas peser de façon excessive sur la croissance économique. A cet égard le Gouvernement s'est félicité des progrès récents qui ont été réalisés dans la coordination des politiques économiques des grands pays industrialisés. Les dispositions prises lors du sommet de Tokyo sont encourageantes. Il apparaît également nécessaire que les pays à fort excédent commercial puissent davantage contribuer à l'accélération de la croissance mondiale. L'assainissement et le retour à l'équilibre des différentes économies constituent un préalable à une reprise du commerce international. De nombreux pays en développement qui ont mis en place d'importantes politiques de réformes structurelles doivent être encouragés dans cette voie par des apports de ressources extérieures, notamment en provenance des institutions multilatérales de développement. La forte croissance des engagements de la banque mondiale sur les pays les plus lourdement endettés est de nature à faciliter l'ajustement de ces économies, tout en contribuant à dessérer la contrainte de l'endettement extérieur. Lalutte contre l'inflation dans le cadre d'une meilleure coordination des politiques économiques et le rééquilibrage des économies des pays en développement comme des pays développés constituent les principales conditions à une reprise de la croissance mondiale.
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