Question de M. BELCOUR Henri (Corrèze - RPR) publiée le 07/08/1986
M. Henri Belcour attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication en mettant l'accent sur le retour de la langue française dans les lycées et les universités des Etats-Unis, qui se manifeste par une augmentation du nombre d'étudiants demandeurs d'un tel enseignement. En effet, notre langue bénéficie du double atout d'être rattachée à la fois à une culture humaniste et à une civilisation moderne. Mais son apprentissage se heurte outre Atlantique à divers obstacles. Outre le manque de professeurs spécialisés, de français commercial notamment, et les disparités des ressources allouées à l'éducation entre les différents Etats, l'image de la France moderne et technologique ne transparaît pas dans l'enseignement dispensé. Une meilleure connaissance du monde des affaires de notre pays ne peut donc que servir la diffusion de sa langue. Mais la disparition de Téléfrance il y a trois ans s'est avérée préjudiciable dans la mesure où les étudiants téléspectateurs, en nombre considérable aux U.S.A., ne peuvent plus ainsi être sensibilisés à la civilisation française. En conséquence, il lui demande ses intentions afin de remédier à cette carence et dans quelle mesure il entend tirer parti de cet engouement afin de promouvoir notre langue aux Etats-Unis.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 30/10/1986
Réponse. -La disparition de Téléfrance en septembre 1983 peut s'expliquer, d'une part, par des raisons internes, qui tiennent notamment au caractère non rentable de cette chaîne et à son incapacité à collecter des ressources publicitaires, d'autre part, par l'étroitesse du marché du câble aux Etats-Unis, qui laissait peu de chances à une chaîne culturelle française alors même que d'importantes firmes américaines ont échoué sur ce marché. De la même façon, le contrat signé entre Antenne 2 et la société américaine Eurocom en 1980 pour la télédistribution d'oeuvres du catalogue d'Antenne 2 par câble aux Etats-Unis a dû être résilié à la fin de 1985. Ces difficultés structurelles conduisent à imaginer des formules pragmatiques qui tiennent compte à la fois de la nécessité impérieuse d'une présence culturelle et audiovisuelle française aux Etats-Unis, et de la demande effective des Américains en oeuvres audiovisuelles françaises. C'est ainsi que la société France Média International, qui a racheté le stock de Téléfrance, démarche systématiquement aux Etats-Unis les exploitants des réseaux de câble : à titre d'exemple, elle fournit régulièrement le réseau Kuni T.V. à New York. Au 1er semestre 1986, elle a ainsi commercialisé environ 50 heures de programmes aux Etats-Unis, constitués essentiellement de sujets documentaires et de programmes à caractère culturel. Enfin, les sociétés de l'audiovisuel français sont présentes chaque année au marché américain de programmes de télévision, qui s'est tenu en 1986 à New Orleans.
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