Question de M. MADRELLE Philippe (Gironde - SOC) publiée le 10/07/1986
M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme sur la décision de la fermeture de l'usine Everitube à Bassens et ses conséquences. Il lui rappelle qu'en entraînant la suppression de 180 emplois cette fermeture va aggraver la dangereuse désindustrialisation de la presqu'île d'Ambès. Au moment où le groupe Saint-Gobain - Pont-à-Mousson présente une situation financière positive, il serait souhaitable que ce groupe industriel envisage d'implanter une de ses nombreuses activités sur ce site abandonné par Everitube. Compte tenu de l'importance du rôle de cette entreprise dans toute l'agglomération bordelaise, il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures qu'il compte prendre afin de faciliter l'installation d'activités nouvelles et d'éviter ainsi l'accélération de la désertification de la presqu'île d'Ambès.
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Réponse du ministère : Industrie publiée le 28/08/1986
Réponse. -Par suite de la chute du marché du bâtiment et des travaux publics d'une part, et de la concurrence des produits de substitution d'autre part, le marché français des produits en fibres-ciment a baissé de 54 p. 100 de 1974 à 1985, avec une accélération ces cinq dernières années (- 34 p. 100). La société Everitube a vu ses ventes tomber de 384 000 tonnes en 1980 à 219 000 tonnes en 1985 (- 43 p. 100) et ses pertes, qui ont atteint 78 MF en 1983, 75 MF en 1984 et 95 MF en 1985, seraient encore plus importantes en 1986. Pour cette filiale du groupe Saint-Gobain, une telle situation entraînait la nécessité de réagir pour restaurer sa compétitivité en modernisant ses unités de production. Pour réaliser des gains de productivité, reconquérir des parts du marché et retrouver son équilibre financier, Everitube réalise, avec le soutien financier de la compagnie de Saint-Gobain, un plan d'investissement de 226 MF en quatre ans. Ce plan est lié au regroupement de la production sur trois sites (Andancette, Melun et Descartes) et par conséquent à la fermeture de l'usine de Bassens, dont Everitube a jugé les équipements trop vieillis pour pouvoir être modernisés, au risque de créer de nouvelles surcapacités. Le plan social mis au point par l'entreprise prévoit notamment des aides au reclassement au sein de la société Everitube et du groupe Saint-Gobain, ainsi qu'aux reclassements à l'extérieur de ces entités, aux projets personnels, aux créations ou reprises d'entreprises. Une antenne-emploi, où cinq personnes travaillent à plein temps, a été mise en place pour apporter à chaque salarié, en fonction de son cas personnel, toute information sur les possibilités qui s'offrent à lui et aider à ces reclassements. Il est par ailleurs prévu que Saint-Gobain-Développement accroîtra son action pour la reconstitution du tissu industriel local. En Gironde, l'aide de cet organisme aux P.M.I. en création ou en expansion a déjà abouti en 1984-1985 à la signature de cinq conventions portant sur 91 emplois, dont 78 sur la rive droite de la Garonne, et à quatre conventions pour 128 emplois (dont 48 sur la rive droite) en 1986. Huit autres projets portant sur 140 autres emplois, sont en cours d'instruction. Cet effort et ces premiers succès témoignent de la volonté du groupe d'assumer la responsabilité que lui confère, de fait, son poids dans l'activité économique de l'agglomération bordelaise.
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