Question de M. RENAR Ivan (Nord - C) publiée le 12/06/1986
M. Ivan Renar attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la situation de l'opéra de Lille. En effet, l'opéra de Lille est gravement menacé. Son avenir est des plus incertains. Or, les traditions lyriques existent à Lille et dans le Nord - Pas-de-Calais ainsi qu'un public populaire dans toute sa diversité. Il faut donc maintenir le potentiel existant même si, bien évidemment, celui-ci doit être repensé et amélioré. Si l'opéra de Lille connaît les difficultés actuelles, c'est parce que l'Etat n'a pas rempli la responsabilité publique nationale qui est la sienne dans le domaine de la vie culturelle. Les gouvernements successifs n'ont pas mis les moyens nécessaires (comme par exemple le financement à parité 50 p. 100 - 50 p. 100 des maisons de la culture). Avec le problème de l'opéra de Lille est posé le problème de la création lyrique en France. Celle-ci ne doit pas être réservée au seul Paris ; les régions doivent avoir toute leur place. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour assurer l'avenir et développer les activités de l'opéra de Lille.
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Réponse du ministère : Culture publiée le 28/08/1986
Réponse. -Les villes qui ont décidé d'entretenir un centre lyrique et chorégraphique permanent doivent faire face à des dépenses importantes. Le ministère de la culture et de la communication soutient ces villes dans le cadre des dotations qui lui sont ouvertes par le Parlement. Pour répartir ces crédits entre les établissements l'Etat a dû fixer des règles d'intervention. Si l'importance des budgets des théâtres lyriques et la charge incombant aux villes sont pris en considération, c'est surtout l'activité du théâtre, appréciée selon les critères énoncés par l'arrêté du 20 septembre 1983 et dans le cadre d'une commission nationale, qui détermine l'aide de l'Etat. Ces critères se réfèrent aux missions artistiques et sociales des maisons d'opéras. La circulaire du 18 juillet 1985 précisant le champ d'application de l'arrêté et explicitant les critères employés met également l'accent sur la diffusion des spectacles lyriques, leur qualité, leur niveau de préparation et sur l'appel préférentiel des théâtres aux chanteurs français. En ce qui concerne l'opéra le Lille, la comparaison tentée avec l'opéra de Lyon ne tient pas compte des éléments suivants : la compagnie de ballet de Roubaix et l'atelier lyrique de Tourcoing sont subventionnés séparément, car il s'agit d'établissements indépendants de l'opéra de Lille ; en revanche, la subvention attribuée à l'opéra de Lyon est une aide globale destinée aux activités lyriques de l'opéra de Lyon mais aussi à sa compagnie de ballet et à l'atelier d'interprétation vocale et dramatique. Les efforts de l'opéra de Lille pour développer une vie lyrique de qualité dans cette ville et dans cette région sont tout à fait reconnus. Afin de remédier aux difficultés financières de cet opéra, des discussions sont actuellement en cours avec les différents partenaires concernés (ville de Lille, département du Nord, région Nord - Pas-de-Calais) pour déterminer la participation financière de chacun en 1987. La préoccupation principale de ces partenaires et du ministère de la culture et de la communication est, bien sûr, de faire en sorte que les activités lyriques puissent continuer à se développer à Lille. Cette poursuite des activités dépend d'une redéfinition de la programmation, d'une plus grande rigueur de gestion mais aussi des efforts financiers qui seront accomplis en faveur de l'opéra de Lille.
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