Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 01/05/1986
M. Marcel Vidal attire l'attention de Mmele ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi, chargé de la santé et de la famille, sur les dangers causés par le syndrome immuno-déficitaire acquis. Déjà de nombreuses victimes ont succombé aux attaques de ce virus qui tend à se développer. Aussi lui demande-t-il, d'une part, quel est à ce jour le bilan de cette véritable épidémie et, d'autre part, quels sont les moyens mis en oeuvre et quels sont les résultats de la lutte contre le Sida.
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Réponse du ministère : Santé et famille publiée le 17/07/1986
Réponse. -L'honorable parlementaire attire l'attention de Mme le ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi, chargé de la santé et de la famille, sur les dangers causés par le Sida. A la fin du mois de mai 1986, le réseau de surveillance du Sida mis en place depuis le mois de mars 1982 à la direction générale de la santé recensait près de huit cents cas de Sida. Les cas de Sida représentent seulement la forme la plus grave et la plus rare de l'infection par le virus Lav, responsable de cette maladie. On peut estimer, actuellement, que le nombre de personnes porteuses de ce virus et susceptibles de le transmettre s'établit dans une fourchette de 50 000 à 100 000 personnes sur le territoire français. Les mesures de santé publique prises concernant le Sida concernent le secteur de la transfusion sanguine, notamment par le dépistage systématique des anticorps anti-Lav sur chaque don de sang et l'inactivation du virus dans les produits destinés aux hémophiles, l'information et la formation du personnel de soins par la diffusion de brochures et l'organisation de réunions destinées à certaines catégories de personnel, l'information des groupes les plus exposés, le soutien des associations de lutte contre le Sida, le développement de la recherche et la coopération internationale. Le développement de cette politique fait actuellement l'objet de discussions au sein d'un groupe de travail organisé par la direction générale de la santé et l'I.N.S.E.R.M., dont le rapport sera communiqué à la fin du mois de juin 1986. Des enquêtes visant à évaluer l'impact de l'information sur les groupes exposés sont en cours de réalisation. La mise en place du dépistage dans les centres de transfusion a permis de tester, du 1er août au 31 décembre 1985, 1 553 287 dons de sang et de déceler 990 flacons contaminés. Chacun des flacons recueillis donnant lieu, en moyenne, à la fabrication de deux unités de produits sanguins, on peut estimer que près de 2 000 unités potentiellement contaminantes ont pu ainsi être supprimées. Il sera, en outre, proposé de modifier la législation afin d'autoriser la publicité en faveur des préservatifs masculins, qui constituent un moyen préventif de lutte contre la propagation de cette maladie.
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