Question de M. VIRAPOULLE Louis (La Réunion - UC) publiée le 01/05/1986

M. Louis Virapoullé attire l'attention de M. le ministre des départements et territoires d'outre-mer sur le fait qu'une récente coulée volcanique a frappé La Réunion, et tout particulièrement la commune de Saint-Philippe. Le Gouvernement a, à bon droit, dégagé un premier secours d'urgence. Il conviendrait cependant, après avoir fait procéder à un inventaire, de prendre les dispositions suivantes : 1° demander à la Safer d'attribuer, en priorité absolue, soit à Saint-Philippe, soit à Sainte-Rose une nouvelle exploitation agricole aux planteurs sinistrés ; 2° affecter au conseil général un crédit spécial destiné à réaliser dans les cinq mois un lotissement pour les familles qui ont perdu leur maison ; 3° la route nationale ayant été détruite, attribuer à la collectivité responsable les crédits nécessaires à la réfection des moyens de communication. Ces mesures revêtent un caractère d'extrême urgence, face à une population déshéritée.

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Réponse du ministère : Départements et territoires d'Outre-mer (DOM-TOM) publiée le 31/07/1986

Réponse. -La dernière éruption du Piton de la Fournaise du mois de mai 1986 s'est manifestée par des coulées de lave hors de l'enclos sur les flancs du volcan qui se sont développées jusqu'à la mer, créant même une nouvelle plate-forme terrienne, et ont causé des dommages importants aux habitants de la commune de Saint-Philippe. Comme l'indique M. le sénateur Virapoullé, un secours d'urgence de 200 000 francs a été immédiatement attribué par l'Etat pour venir en aide aux 80 personnes qui ont été évacuées et regroupées au chef-lieu de la commune. Parallèlement, des dispositions ont été prises pour accélérer la réparation des dommages et la réinstallation des huit familles dont les habitations ont été détruites par les coulées de lave. D'une part, au niveau gouvernemental, le comité interministériel d'aide aux sinistrés s'est réuni le 5 mai 1986 au ministère de l'intérieur et a accordé les indemnisations suivantes : dommages immobiliers, 191 000 francs, dommages mobiliers, 85 000 francs ; dommages agricoles, 629 000 francs, dont 71 400 francs en premier acompte sur les pertes foncières ; le Premier ministre étant saisi d'une demande d'indemnisation complémentaire. D'autre part, après concertation entre le commissaire de la République et les autorités départementales et régionales, les mesures suivantes ont été mises en oeuvre pour faciliter la réinstallation des personnes sinistrées : prêts de 2 000 000 de francs sur vingt ans sans intérêt à la commune de Saint-Philippe par le conseil général pour la reconstruction de 10 logements ; aide spécifique accordée par le conseil régional aux agriculteurs sur examen des dossiers présentés par la direction départementale de l'agriculture, dans les limites du crédit global voté par cette Assemblée le 11 février 1986 pour indemniser les sinistres de toute nature, en complément des aides de l'Etat ou d'autres collectivités. En ce qui concerne enfin la réparation de la route nationalen° 1, un crédit de 550 000 francs a été obtenu par la direction départementale de l'équipement pour l'entretien de la piste de déviation temporaire. Les modalités d'affectation d'un crédit de 3 000 000 francs pour la réparation définitive de la route nationale sont en cours d'examen.

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