Question de M. FRANCOU Jean (Bouches-du-Rhône - UC) publiée le 24/04/1986

M. Jean Francou appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les graves conséquences pour les relations franco-américaines de la décision prise par le Gouvernement en accord avec le Président de la République d'interdire le survol du territoire français à des appareils américains engagés dans une opération militaire en Méditerranée. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer les démarches qu'il a faites ou entend faire pour que les relations qu'il entretient avec son allié américain ne soient pas gravement altérées au moment où l'alternance dans notre pays devrait permettre une lutte plus efficace contre le terrorisme et pour le rayonnement de la France à l'étranger.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/07/1986

Réponse. -Ce qui a séparé la France des Etats-Unis dans l'opération menée contre la Libye doit être ramené à sa juste dimension. Il s'agit d'une divergence quant à la méthode la plus appropriée pour lutter contre un cas particulier de terrorisme. Les Etats-Unis voulaient agir vite et fort, pour des raisons et selon des critères qui leur étaient propres. Nous avons marqué notre position selon notre propre critère, en exprimant notre souci de maintenir notre liberté d'appréciation en face d'une requête qui n'avait été précédée d'aucune consultation. Il faut donc éviter de faire d'une divergence parfaitement explicable le prétexte d'une crise artificielle des relations franco-américaines. Ce serait, d'ailleurs, faire le jeu de ceux qui souhaitent installer entre nous la division. La vérité des choses est que les relations franco-américaines se caractérisent par une coopération extraordinairement diversifiée qui se développe dans tous les domaines et à l'avenir de laquelle le Gouvernement veillera de près. Nous sommes, au demeurant, en contact permanent avec les autorités américaines sur tous les sujets, ainsi que l'ont montré les différents entretiens avec des interlocuteurs américains à Tokyo et la visite du ministre des affaires étrangères à Washington les 18 et 19 mai. Enfin, les cérémonies qui marqueront, cet été, le centenaire de la statue de la Liberté devraient permettre de rappeler les liens d'amitié qui unissent les Etats-Unis et la France depuis plus de deux siècles.

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