Question de M. TAITTINGER Pierre-Christian (Paris - U.R.E.I.) publiée le 10/04/1986

M. Pierre-Christian Taittinger demande à M. le ministre des affaires étrangères si, dans la logique de la décision de retrait des casques blancs français du Liban, il ne serait pas souhaitable d'envisager le départ de notre contingent de la F.I.N.U.L. Devant l'évolution de la situation, le Gouvernement se devrait d'entreprendre de rechercher d'autres actions qui permettraient de renforcer nos liens avec ce pays, sans mettre inutilement en péril la vie de militaires à qui on ne donne pas les moyens d'être efficaces.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 10/07/1986

Réponse. -La présence de la France au Liban repose sur des liens anciens et multiples dont témoigne, en particulier, le fait que le Gouvernement français ait toujours tenu à répondre, dans la mesure de ses moyens, aux demandes du Gouvernement libanais. Cette attitude n'est pas dictée par des considérations purement sentimentales : elle a, avant tout, pour but de préserver la spécificité de l'identité libanaise et surtout d'aider le Gouvernement libanais à restaurer l'unité, la souveraineté, l'indépendance nationale et l'intégrité territoriale du Liban dans ses frontières internationalement reconnues. C'est dans cet esprit que le Gouvernement français a décidé de contribuer à la force intérimaire des Nations unies au Liban dès sa création, le 19 mars 1978, par le Conseil de sécurité des Nations unies. Comme le note l'honorable parlementaire, il ne saurait cependant être question que la participation de nos contingents logistique et opérationnel à la F.I.N.U.L.mette inutilement en péril la vie de nos militaires. Pour répondre à cette préoccupation, le Gouvernement français a pris deux initiatives. Il a d'abord demandé et obtenu, à l'unanimité des membres du Conseil, que le mandat de la force ne fût renouvelé que pour une durée de trois mois, au lieu des six mois demandés par le Gouvernement libanais et recommandés par le secrétaire général des Nations unies : par cette initiative, la France entendait marquer à toutes les parties concernées qu'une opération de maintien de la paix qui met en jeu des vies humaines pour préserver l'intégrité territoriale d'un Etat souverain ne saurait être traitée de manière routinière ; qu'elle refusait donc le renouvellement quasi automatique du mandat pour six mois dans l'espoir que cette attitude conduirait les membres du Conseil de sécurité et les autres parties concernées à donner à la F.I.N.U.L. les moyens de remplir pleinement et efficacement sa mission, autrement dit à éviter de mettre inutilement en péril la vie de militaires. En second lieu, des discussions ont été entamées avec le secrétariat général des Nations unies afin qu'une certaine rotation intervienne dans la dévolution des tâches logistiques qui, depuis la création de la F.I.N.U.L., sont assumées, dans leur quasi-totalité, par le seul contingent français. Les modalités précises et l'ampleur des mouvements qui résulteront de cette demande n'ont pas encore été définitivement arrêtées. Elles devraient l'être prochainement : nous avons en effet demandé au secrétariat des Nations unies de prendre toutes dispositions pour que l'opération puisse être menée à terme dans les tout prochains mois.

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