Le 27 juillet dernier, le Sénat et l’Assemblée nationale convenaient d’un accord sur le projet de loi relatif à l’énergie et au climat.
À l’initiative de la commission des Affaires économiques du Sénat, ce texte assignait à l’État la nécessité d’« impulser une politique de recherche et d’innovation ».
Depuis lors, le Gouvernement a annoncé le renoncement au démonstrateur de 4e génération ASTRID, en septembre, et le report de neuf ans de la mise en service du réacteur expérimental Jules HOROWITZ, en octobre.
Attentive à ce qu’un effort de recherche public suffisant soit consenti en matière d’énergie nucléaire, qui constituera encore la moitié de notre mix électrique en 2035, la commission a entendu sur ces points François JACQ, Administrateur général du Commissariat général à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
L’Administrateur général a rappelé en ces termes l’intérêt de l’énergie nucléaire dans l’atteinte de notre objectif de « neutralité carbone » : « Nous avons un raisonnement au CEA – je le redis s’il en était besoin – consistant à dire que, de notre point de vue, le nucléaire est aujourd’hui une partie de la solution à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. C’est le cadre et nous nous inscrivons dans une perspective de nucléaire durable ».
S’agissant du projet ASTRID, il a indiqué : « Nous avons préféré, non pas arrêter le programme mais surseoir à la réalisation d’un des éléments de ce programme, qui aurait été un démonstrateur coûteux et dont on pense – dont je pense – qu’il serait venu trop tôt. »
En ce qui concerne le projet Jules HOROWITZ, il s’est exprimé ainsi : « C’est un projet qui – je l’admets et le dis très clairement –, comme un certain nombre de projets nucléaires, a connu des difficultés ; c’est un projet très ambitieux et qui le reste. »
La commission des Affaires économiques sera très attentive à l’évolution des projets précités et exercera, en matière de recherche nucléaire comme sur les autres sujets énergétiques, un « devoir de vigilance » afin de s’assurer que les objectifs de la future loi « énergie-climat » soient suivis d’effet.
Mathilde DUBOURG
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