La commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat a approuvé le traité signé avec l’Allemagne mais appelle à des avancées concrètes sur le volet "export" de défense
La réaffirmation symbolique de l’amitié franco-allemande a été saluée par les sénateurs dans un contexte marqué par le Brexit et la montée des rivalités entre puissances. "Le moment est bien choisi pour donner un successeur au Traité de l’Élysée de 1963", a affirmé le Président de la commission, Christian Cambon (Les Républicains - Val de Marne). "L’amitié franco-allemande est la grande réussite de l’après-guerre mais aussi le socle de la pérennité de l’Union européenne".
Deux semaines après le salon du Bourget, les sénateurs n’ont toutefois pas caché leur préoccupation sur un volet essentiel du traité : la coopération sur les programmes de défense, clef de l’indépendance stratégique européenne. Au-delà de la volonté d’avancer manifestée par le texte, de nombreuses incertitudes pèsent sur les projets communs (avion du futur SCAF, drone MALE, char lourd MGCS) : "On se demande parfois si la volonté d’avancer est vraiment partagée par tous les acteurs outre-Rhin" s’interroge Christian Cambon. "On ne peut pas vouloir faire un avion de combat européen et en même temps tout faire pour qu’il soit impossible à exporter, c’est une question de cohérence !".
Le président de la commission a aussi regretté que, côté français, la discussion du traité se soit faite en vase clos, alors que ce texte est censé promouvoir l’amitié entre les peuples et les échanges entre les sociétés civiles : "Il faut changer de méthode : les citoyens ne veulent plus rester à l’écart de ces grandes questions" a souligné Christian Cambon.
Le texte sera examiné en séance au Sénat le 3 juillet à 14h30.
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Jean-Christian LABIALLE
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