Faire de l’Union européenne un des premiers acteurs mondiaux du calcul à haute performance d’ici à 2030. Tel est le sens de la proposition de résolution adoptée le jeudi 14 juin par la commission des affaires européennes du Sénat, présidée par M. Jean Bizet (Manche – Les Républicains), à l’initiative de MM. André Gattolin (Hauts-de-Seine – LaREM), Claude Kern (Bas-Rhin – UC), Pierre Ouzoulias (Hauts-de-Seine – CRCE) et Cyril Pellevat (Haute-Savoie – Les Républicains).
La commission des affaires européennes du Sénat appelle les États membres à soutenir l’ambition de la Commission européenne qui propose d’investir 6,4 milliards d’euros d’argent public d’ici à 2027, dont la moitié serait apportée par le budget de l’Union européenne.
Le calcul à haute performance revêt depuis plusieurs années une importance stratégique dans la compétition mondiale à l’heure du numérique. Il permet en effet la simulation numérique qui sert tout autant dans le secteur de la défense (les essais nucléaires), de l’industrie, de la recherche, de la météorologie et tant d’autres. Il permet également l’exploitation des masses de données qui sont dès à présent collectées et dont le nombre va augmenter avec des sociétés, des villes et des objets de plus en plus connectés. La maîtrise de la puissance de calcul s’avère donc essentielle et le fait de disposer de cette technologie de pointe peut renforcer la souveraineté de l’Europe.
Or, les sénateurs ont fait le constat que l’Europe n’investit pas assez, au regard des mouvements engagés par les États-Unis et la Chine, notamment. La France dispose d’une filière d’excellence avec des acteurs de la recherche comme le CEA, le CNRS et l’INRIA, un opérateur dédié, GENCI, et une des toutes premières entreprises au monde avec ATOS, mais elle ne peut agir seule. La Commission européenne a présenté en février dernier un projet de règlement visant à créer une entreprise commune associant l’Union européenne elle-même, les États membres et les entreprises qui le souhaitent. Cette entité aurait pour objectif d’acquérir deux supercalculateurs du meilleur niveau actuel et de développer d’ici à 2023 deux machines européennes de prochaine génération. En outre, dans sa proposition de programme pour le numérique, la Commission européenne propose d’allouer 2,7 milliards d’euros au calcul intensif pour la période 2021-2027.
La proposition de résolution est disponible sur le site internet du Sénat à l’adresse suivante : www.senat.fr/dossier-legislatif/ppr17-576.html.
Tina MIQUEL
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