État civil :
Né le 2 septembre 1773
Décédé le 27 octobre 1846
Liens externes :
Lettres patentes (institution d'un titre de Pairie) extraites du "Livre de la Pairie" [Archives nationales CC//962]
Pairs de France

Pair de France

    Refuse de prêter serment à Louis-Philippe, en conséquence il ne fait plus partie de la Chambre des pairs (loi du 31 août 1830).

Pair de France  (Extrait du Dictionnaire des Parlementaires français « Robert et Cougny » (1889-1891))

Pair de France

BOURMONT (LOUIS-AUGUSTE-VICTOR DE GHAISNE, COMTE DE) pair de France et ministre, né au château de Bourmont en Anjou, le 2 septembre 1773, mort un château de Bourmont, le 27 octobre 1846, était enseigne dans le régiment des gardes françaises depuis un an, quand éclata la Révolution. Son régiment se montrant favorable au mouvement populaire et un assez grand nombre de gardes ayant participé à la prise de la Bastille, il demanda son changement et fut nommé sous-lieutenant aux hommes d'armes à pied. Le jeune officier émigra bientôt, et devint aide de camp du prince de Condé qui le chargea en 1790, d'une mission secrète auprès de la noblesse et du clergé de Nantes. Les royalistes de l'Ouest organisèrent leurs troupes, et Bourmont retourna à son poste. Il pénétra en Champagne avec Condé, fit la campagne de 1793, une partie de celle de 1794 et passa en Vendée avec le grade de major général de l'armée commandée par M. de Scépaux. Hoche étant parvenu à pacifier la Vendée, Bourmont, qui avait déjà été une première fois envoyé en Angleterre par les Vendéens, retourna à Londres, où il fit tous ses efforts pour rallumer la guerre : elle éclata de nouveau en 1799. Nommé par le comte d'Artois maréchal de camp, et investi du commandement des provinces du Maine, du Perche, etc., il se mit à la tête des Chouans, attaqua les Républicains à Saumur, et remporta un succès important qui ne tarda pas à grossir son armée. Il s'empara du Mans, malgré une vive résistance et sans pouvoir empêcher de graves excès après la victoire, Dans les conférences qui suivirent l'armistice conclu peu après, Bourmont se montra résolu à continuer la guerre, et donna l'ordre à tous les chefs de se préparer à combattre. Le 21 janvier 1800, il se trouvait au village de Grepin-de-Sablé, où il ordonna un service solennel pour le repos de l'âme de Louis XVI. Quelques semaines après, la capitulation de M. de la Prévalais et la soumission du comte de Châtillon l'obligèrent d'adhérer au traité de paix conclu par ces deux chefs avec les républicains; il écrivit même à George Cadoudal d'imiter son exemple, ce qui fit naître, dès ce moment, des soupçons sur sa fidélité ; on l'accusa encore d'avoir indiqué aux républicains les rivières où étaient cachés les canons fournis par l'Angleterre. Il vint alors s'établir à Paris, épousa Mlle de Bec-de-Lièvre, fille de l'ancien président du Parlement de Bretagne, et sut se faire bien venir du premier consul, qui le consultait volontiers sur les affaires de l'Ouest. L'explosion de la machine infernale (3 nivôse an IX - 21 décembre 1800), fournit à Bourmont une nouvelle occasion de montrer son zèle ; il se rendit sur-le-champ dans la loge de Bonaparte, à l'Opéra, et demanda la punition des « Jacobins », qu'il accusa d'être les auteurs de l'attentat; mais Fouché, qui redoutait sans doute l'ascendant que pouvait prendre sur le maître un autre confident que lui, fit surveiller de très près la conduite de Bourmout, et réussit à le perdre. Le sénateur Clément de Ris ayant été enlevé dans sa maison de Beauvais, près de Tours, le 23 septembre 1800, par six brigands armés qui s'étaient emparés de son argent et de son argenterie et l'avaient séquestre lui-même dans un lieu inconnu, Fouché impliqua le comte de Bourmont dans l'affaire, le fit arrêter, enfermer, mettre au secret au Temple, et transférer à la citadelle de Dijon, puis a celle de Besançon, d'ou il s'évada en 1805, jour se réfugier en Portugal avec sa famille. Rentré en France après la prise de Lisbonne par le général Junot, en 1803, Bourmont obtint de Napoléon, qui avait confiance dans les talents militaires de l'ancien général vendéen, le grade de colonel-adjudant commandant de l'armée de Naples, et passa de la à l'état-major du prince Eugène, avec lequel il fit la campagne de Russie. Employé pendant les campagnes de 1813 et 1814, il reçut de Napoléon quelques missions importantes et fut mentionné honorablement dans les rapports officiels des batailles de Dresde. Promu général (octobre 1813), il eut le commandement d'une brigade de réserve, se signala (février 1814), à la défense de Nogent, et y gagna le grade de général de division. Dès que les Bourbons furent remontés sur le trône, il s'empressa de les reconnaître, reçut d'eux, le 20 mai 1814, le commandement supérieur de la 6e division militaire et le titre de grand-officier de la Légion d'honneur. Il parvint encore à s'insinuer pendant les Cent-jours dans les bonnes grâces de l'Empereur; Napoléon Ier, cédant, a-t-on dit, aux instances des généraux Gérard et Labédoyère, le plaça à la tête d'une des divisions de l'armée qui s'organisait dans la Nord. On sait quelle y fut sa conduite à la veille de Waterloo. Dans la nuit du 14 au 15 juin 1815, l'armée française venait d'entrer à Charleroi; tout à coup, le général de Bourmont quitta ses troupes et, sous leurs yeux, passa à l'ennemi. Au mois d'octobre de la même année, il figura comme témoin dans le procès du maréchal Ney et fut de ceux qui chargèrent le plus l'accusé. On se rappela alors qu'appartenant, en mars, comme général de division, au corps d'armée de Ney, il n'avait rien fait pour arrêter la défection des troupes, n'avait donné à son chef ni avis, ni conseil, et avait assisté et consenti à la lecture que fit le maréchal de la proclamation de Napoléon. Il contribua également à la condamnation du général Bonnaire. Nommé, en 1816, commandant d'une des divisions de la garde royale, il prit, en 1823, une part active à l'expédition d'Espagne, et fut créé pair de France, le 9 octobre 1823. Il s'était fait peu remarquer à la Chambre haute, lorsque, le 8 août 1829, il accepta d'entrer dans le ministère Polignac avec le portefeuille de la guerre. Malgré d'énergiques protestations du parti libéral, le Journal des Débats l'appela « le déserteur de Waterloo, aujourd'hui exposé sur l'échafaud du ministère », malgré les démissions qu'envoyèrent aussitôt plusieurs généraux et officiers supérieurs, malgré ce mot cruel prononcé par Royer-Collard: « Aujourd'hui moins que jamais, je voudrais être président, car j'aurais peur d'être chargé de rappeler à l'ordre ceux qui s'en écarteraient vis-à-vis de M. Bourmont », le nouveau ministre se présenta devant la Chambre. Pourtant M. de Polignac ayant senti la nécessité d'opérer une puissante diversion, l'expédition d'Alger fut décidée, et on confia le commandement en chef au comte de Bourmont, qui se rendit à Marseille pour hâter l'embarquement. Le 18 avril 1830, l'armée était embarquée; le 5 juillet, Alger capitula. Le 14, Charles X éleva Bourmont à la dignité de maréchal de France ; un des quatre fils du commandant en chef avait été tué au combat de Staoueli. Mais pendant que le drapeau blanc flottait sur les murs d'Alger, le peuple renversait à Paris le trône de Charles X. La nouvelle en parvint bientôt en Afrique, portée par un navire marchand; Bourmont s'empressa d'adresser à l'armée une proclamation où il déclarait qu'il serait « toujours fidèle à ses serments et à la loi fondamentale du royaume ». Le 17 août, obéissant à des ordres officiels, l'armée d'Afrique arbora la cocarde nationale ; le 2 septembre, le général Clauzel, désigné par le nouveau gouvernement pour remplacer Bourmont en Algérie, se rendit à son poste, et l'ancien ministre dut se retirer. Il se rendit on Angleterre, auprès de Charles X. Depuis, il essaya d'exciter la guerre en Vendée (1832), où il accompagna la duchesse de Berry dans son entreprise. Il mit aussi son épée an service de don Miguel en Portugal. Le gouvernement de Louis-Philippe lui appliqua les dispositions du Code concernant les Français qui servent en pays étranger sans autorisation; mais l'amnistie de 1840 lui permit de rentrer eu France. Napoléon a dit de lui, à Sainte-Hélène : « Bourmont est une de mes erreurs. »

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Louis-Auguste-Victor de Ghaisne BOURMONT

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