Le résumé
Alors que la France est le quatrième pays le plus boisé de l'Union européenne, ses forêts, qui recouvrent près d'un tiers de son territoire, demeurent menacées par le phénomène de feux de forêts.
Si la surface forestière brûlée a diminué au cours des dernières décennies, de 46 000 hectares en moyenne annuelle ces quarante dernières années, à 11 800 hectares de 2010 à 2019, le risque d'incendie est encore bien réel, avec 17 000 hectares brulés cette année, et devrait même s'aggraver sous l'effet du réchauffement climatique : d'un tiers aujourd'hui, la part de la surface forestière actuelle sensible au risque d'incendie devrait atteindre la moitié d'ici à 2060 selon les prévisions.
Face à ces observations, et en sa qualité de rapporteur spécial des crédits du programme « Sécurité civile », Jean Pierre Vogel a souhaité réaliser un contrôle budgétaire sur les moyens consacrés à la lutte contre les feux de forêts en France.
Au terme de ses travaux, le rapporteur spécial a pu constater tant l'efficacité des actions de prévention que la performance du dispositif de lutte contre les feux, ce dernier s'appuyant sur une stratégie d'attaque prioritaire des feux naissants, avec une intervention massive dans les dix minutes suivant le départ de feu. Si le coût des moyens aériens de lutte est bien identifié et paraît maîtrisé, de l'ordre de 86 millions d'euros sur ces deux dernières années, la connaissance des dépenses affectées à la prévention et aux moyens terrestres reste en revanche lacunaire.
Surtout, des inquiétudes persistent, sur la flotte de la sécurité civile notamment, et des axes de progression doivent donc être explorés dès maintenant à l'aune de la très probable extension chronologique et géographique du risque de feux de forêts. Aussi Jean Pierre Vogel formule-t-il 12 recommandations relatives au renforcement de la politique de prévention, à l'adaptation des moyens d'intervention, et à l'amélioration de l'information financière.