Le résumé
À la suite du scandale de la viande de cheval retrouvée dans des plats préparés étiquetés « pur boeuf », le Sénat a mis en place une mission commune d'information dans le but de mieux connaître et comprendre les pratiques et les enjeux de la filière viande en France et en Europe.
La mission a constaté que, grâce à l'application d'un arsenal réglementaire puissant, le niveau de sécurité sanitaire des viandes et produits carnés garanti au consommateur français est aujourd'hui élevé. Elle plaide en faveur d'une coproduction de la sécurité sanitaire associant tous les acteurs de la filière:
- les professionnels, par l'instauration d'un agrément des négociants (traders) et un renforcement des sanctions ;
- les services officiels de contrôle, par un renforcement des effectifs et une meilleure coopération à l'échelle européenne ;
- les consommateurs, par un étiquetage obligatoire de l'origine des viandes brutes et transformées.
La mission s'inquiète de la santé économique de tous les maillons de la filière viande. Les productions bovine, porcine ou de volaille sont en recul. Certains fleurons de l'industrie de la transformation de la viande sont en difficulté. Des abattoirs ferment. Pour relancer la filière, la mission propose :
- de réorienter les aides de la PAC en faveur de l'élevage ;
- d'assurer une meilleure coordination entre amont et aval de la filière, associant les éleveurs, l'industrie d'abattage-découpe et la grande distribution ;
- de simplifier les normes pour redonner de la compétitivité à l'ensemble de la filière.
La filière viande doit enfin répondre à des attentes sociétales croissantes, notamment en faisant face au défi environnemental et en renforçant la transparence sur le bien-être animal. Dans cette perspective, la mission propose un étiquetage systématique du mode d'abattage des animaux.